Caché derrière la porte cochère d’un hôtel particulier classé du XIXe siècle, l’hôtel Yndo est en tout point hors du commun. À commencer par la sonorité mystérieuse de son nom, inventé par la créatrice et propriétaire du lieu, Agnès Guiot du Doignon. Lorsqu’elle le découvre – “ma première visite immobilière à Bordeaux” – cet ancien immeuble d’habitation “était abandonné depuis plusieurs années”. Et tout est à faire pour le mettre aux normes hôtelières d’un cinq étoiles. Mais pas question de reculer: installée à Biarritz – où elle dirigeait un hôtel et deux brasseries – cette professionnelle chevronnée est bien décidée à changer de région pour relever un nouveau défi. “Mes clients me parlaient de plus en plus de Bordeaux, une ville en plein essor que j’appréciais déjà beaucoup; et où, par chance, il n’y avait pas encore beaucoup d’hôtels de luxe.” Elle tombe sous le charme de la bâtisse, de ses anciennes écuries, de sa cour pavée... D’autant qu’elle est idéalement située dans le “triangle d’or” de Bordeaux, près de l’Opéra... “
Un hôtel singulier et décalé
Plus de deux ans de travaux ont été nécessaires”, à commencer par les anciennes écuries transformées en suites. Mais l’enthousiasme d’Agnès est tel qu’aucun des travaux ne lui a semblé insurmontable, pas même l’escalier du deuxième étage qu’il a fallu créer de toutes marches! Appelés à la rescousse, les artisans bordelais ont restauré les plafonds, les boiseries et les plaques de marbre. “Et j’ai fait appel à la peintre Anne Gomez pour dégrader les murs des pièces de réception.” À l’inverse d’hôtels luxueux mais impersonnels, le Yndo, qui peut être privatisé, assume sa forte personnalité: chacune des douze chambres et suites surprend par sa décoration singulière et décalée, où cette chineuse et passionnée de design a mis sa patte avec un étonnant lit à baldaquin en raphia signé des frères Campana et une sculpturale structure lumineuse des années 60. On y prend son petit déjeuner à toute heure, soit dans la salle à manger baignée de lumière ou sur la terrasse ombragée. Hôtesse perfectionniste, Agnès a même planté des mousses dans les interstices des pavés de la cour, “parce que c’est aux détails qu’on reconnaît le luxe...”
>>> Yndo, 108, rue de l’Abbé-de-l’Epée, 33000 Bordeaux, www.yndohotel.com
Par :Christèle Ageorges avec Isabelle Soing
Photos : Jérôme Galland
Marie Claire Maison N°492