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1967, une année bien remplie pour La Maison de Marie-Claire

Marie Claire Maison février 1967

Fondé en 1937 par Jean Prouvost et Marcelle Auclair, le magazine “Marie Claire” paraîtra sous forme de mensuel à partir de 1954. Mode, cinéma, littérature, couple, famille, cuisine, économie ménagère: tous les sujets intéressant la femme française moderne – célibataire, jeune mariée, mère de famille –, sont abordés et traités avec la même rigueur tempérée par une fantaisie volontiers anticonformiste. Au mitan des années 60, la “maison” y est le domaine de la journaliste Marielle Hucliez dont la rubrique est très suivie par les lectrices. Rubrique qui donnera naissance à un magazine émancipé et thématique, véritable spin-off du féminin tutélaire, et brûlant de rompre avec les traditions. Publié le 15 février 1967, le numéro 1 de “La Maison de Marie Claire”, 1 franc en kiosque, casse la baraque en toute modernité.

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Un magazine qui s’adresse à la génération “Salut les copains”

Roger Picherie

Du Concorde à la TV couleur (1500 postes en France), du futur selon Cardin aux minijupes de Mary Quant, l’époque, propice à l’élan, augure en effet les révolutions à venir. Installée rue Pierre-Charron, dans le 8e arrondissement de Paris, la rédaction fonctionne comme une famille. Dehors, les Trente Glorieuses sont à leur apogée. En 102 pages couleurs et noir et blanc, “La Maison de Marie Claire” est perçue comme un trublion salutaire. Rejet des valeurs et des esthétismes petits-bourgeois comme de l’élite, instinct, intuition, comportement: la ligne rédactionnelle et visuelle se moque des standards et des conformismes. Fil des décorateurs et des héritages. La maison comme on la vit : à feuilleter les premiers numéros, avec le recul, le magazine s’adresse à la génération “Salut les copains” entrant dans ses meubles. De fait, 1967 est considérée comme l’ultime année yé-yé, pré-bascule dans la pop hippie.

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Un magazine en phase avec son temps

Marie Claire Maison

Le sommaire de ce numéro 1 est éloquent. Ce qu’il faut offrir à boire... et à grignoter pour être dans le vent (réponse: vodka-orange) avec Françoise Hardy qui chante “Des ronds dans l’eau” et Jacques Dutronc qui voit des “Cactus” jusque dans son slip. Mais pour- quoi Jean-Claude Brialy, Maurice Biraud et Anna Karina veulent-ils des baldaquins? Suit un reportage sur la boutique d’antiquailles Cactus Bazar ouverte par la comédienne Sophie Desmarets dans le passage Choiseul, juste en face de la fameuse agence de mannequins Catherine Harlé chantée par Dutronc dans “Les Play-boys” (1966). Le photographe Peter Knapp et le chanteur Guy Béart vivant là aussi, “La Maison de Marie Claire” compare le quartier à une sorte de Greenwich Village parisien.

Entre humour et témoignages, le magazine fait la part belle aux récits – “Comment amener son mari à déménager”, “La confession d’un cambrioleur” –, aux dessins avec une double page signée Sempé, embarque un cahier pratique intitulé “Cent Idées”, et un “patron-meuble”. La cuisine est envisagée comme la nouvelle pièce à vivre, les enfants ont droit au goûter “Astérix”, la maison et le mari sont gratifiés d’un horoscope dédié, et les lectrices romanesques comblées par un roman en feuilleton : “Rebecca”, de Daphné du Maurier. La revue n’oublie pas qu’elle est fille de mode et vole au secours de ses lectrices hôtesses de maison: “Que vais-je mettre ce soir?” Enfin, “La Maison de Marie Claire” affiche déjà une obsession majeure:  retaper une grange délabrée pour en faire une maison de campagne, passion parisienne par excellence. Quant aux annonceurs, ils ont flairé le filon: Roche Bobois “aime le blanc des meubles suédois laqués”, Schweppes est “le drink des gens raffinés”. Formes Nouvelles promeut l’éditeur italien Cassina.

Les numéros suivants ne dérogeront pas à cet esprit frondeur et décidé à tout décloisonner, de l’architecture au jardin via le sociétal : une maison-coquillage à Milly-la-Forêt pour 30000 francs “seulement”, les douze erreurs de placement à table, l’indispensable canapé, le bonheur dans les villes modernes, une maison de pêcheur de l’architecte François Spoerry à Port-Grimaud, la chaumière bretonne de Paul Guimard et Benoîte Groult, les boutiques de déco parisiennes à la mode et jusqu’aux garages, imaginés par Gilles de Bure pour garer sa R8 Gordini ou sa Porsche Carrera! “Cent Idées” s’étoffe, le “Carnet de bord de Madame Brocante” prend du galon, et les annonceurs se bousculent. En quelques numéros, “La Maison de Marie Claire” est entrée dans la cour des grands.

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L'après mai 68

Claude Michaelides

Un an après son lancement, “La Maison de Marie Claire” s’avère un indéniable succès. Du nid londonien du mannequin-star Twiggy à l’appartement blanc d’Hubert de Givenchy, de la péniche de Paul-Émile Victor aux meubles en carton pour le séjour, le magazine s’invite sur tous les fronts. Les pavés ont volé ? La rédaction n’est pas passée à côté de Mai-68 : elle avait déjà préparé le terrain.

En juin 1968, le magazine est l’invité d’honneur du prestigieux salon EuroDomus à Turin où il présente le projet de salon “en creux” d’Olivier Mourgue. Alors que la modernité du plastique devient prépondérante, les fleurs, le jardin, les terrasses, la nature pénètrent de plus en plus un habitat concerné par une écologie balbutiante. Haroun Tazieff manifeste contre la voie express Rive Gauche. Jean Baudrillard publie “Le Système des objets”, Dalí fait la pub des chocolats Lanvin, Vasarely redessine le logo Renault, on a marché sur la Lune, et la Mère Denis lave plus blanc. La France s’amuse des Shadocks qui pompent chaque soir sur la 2e chaîne et donne sa langue au chat devant le “Schmilblic” de Guy Lux.

Grâce à Jacques Séguéla, les deux cents appartements de vacances de Port-Barcarès conçus par Marc Held se vendent comme les petits pains chez Jacques Borel. Saint-Germain-des-Prés devient le fief des stylistes de mode. Autour du trou des Halles creusé depuis 1972, Agnès b. Thierry Mugler, Kansai Yamamoto, Marithé & François Girbaud, Jean Paul Gaultier, Kenzo, Elisabeth de Senneville installent la scène des créateurs.

À deux pas de là, le chantier de Beaubourg piloté par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, qualifié d’immonde raffinerie par ses détracteurs, chamboule le centre de la capitale. L’inauguration aura lieu en 1977, sa fréquentation crevant illico les plafonds prévus. La France urbaine aspire désormais à la beauté gratuite tout en s’ingéniant à “bistroter”, “patchworker” et tricoter en rêvant au Larzac. On vit au ras du sol, on dort sous des couettes nordiques, on travaille sur des tables à tréteaux, on se meuble chez Prisunic dont la grande aventure du design pour tous – “Le beau au prix du laid” – s’achèvera en 1976. Les catalogues-collections étaient conçus par Olivier Mourgue, Gae Aulenti, Marc Held, Terence Conran... On tape à la machine, comme Brigitte Bardot dans “Les Femmes” (1969) sur une “Valentina” dessinée par Ettore Sottsass pour Olivetti, et on pose ses affaires de bureau sur le chariot “Boby” de Joe Colombo (1970). Les femmes se parfument à “L’Eau Folle” de Guy Laroche (qui a dessiné la robe-bénitier de Mireille Darc dans “Le Grand Blond avec une chaussure noire”), s’adonnent à “Opium” d’YSL, et les plus jeunes, nouvelle cible en or de la pub, s’aspergent d’“Anaïs-Anaïs” de Cacharel, immortalisé par les campagnes de Sarah Moon.

La Fnac ouvre son premier magasin: on s’y précipite pour rafler vinyles, mini-cassettes et livres recommandés par Bernard Pivot dont l’émission “Apostrophe” a démarré en janvier 1975 sur l’A2. Sur les trois chaînes (TF1, A2, FR3), les Français adorent “La Demoiselle d’Avignon” avec Marthe Keller, “Les Rois maudits”, “Des Chiffres et des lettres”, “Le Grand Échiquier”, les “Top à ...” de Maritie et Gilbert Carpentier, “Le Petit Rapporteur”. “L’Île aux enfants” et Casimir font oublier “Le Manège enchanté”, “Kiri le Clown”, Aglaé et Sidonie”. Devant la télé, on dévore des Fraises Tagada, des Babybel et des desserts lactés Danino.

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1974, La Maison de Marie Claire devient MMC

Marie Claire Maison janvier 1975

En 1974, “La Maison de Marie Claire” change son titre. Place aux seules initiales puissamment logo- typées. “MMC”. C’est à la mode. Format, papier, maquette, contenu, visuels: ce premier changement radical depuis 1967 est visible dès le numéro d’octobre au prix de 5 francs pour 215 pages. Outre la mise en place du nouveau service SOS-maison, le magazine publie en couleurs “Comme ils habitent”. Comment et où vivent les nouvelles stars du café-théâtre tels Rufus, Coluche, Anny Duperey, Coline Serreau. L’anti-establishment, toujours et encore. Madame Fouineuse est toujours là: en 1976, elle fera l’objet d’une publication à part entière vendue en kiosque, indépendante de “MMC”.

Cette même année, un nouveau supplément bricolage/ déco vient renforcer un dispositif éditorial déjà copieux. Les courants de libération qui agitent les années 1970 vont bien au teint du magazine. La rédaction, en osmose avec la société, sait doser le sérieux et le futile. Avec des règles qu’on détourne. Nonobstant le choc pétrolier de 1973 qui mettra l’esthétique du plastique à l’index... Antidote : “Emmanuelle” qui sus- citera un scandale inouï, lancera la mode des fauteuils en rotin. 1968-1977: en moins de dix ans, on sera passé de la pop psychédélique au disco-paillettes via le rétro-kitsch et le punk, de “Z” aux “Valseuses”, de “Mash” au porno, des maxi-manteaux & mini-shorts au jeanswear, des Girbaud à Vivienne Westwood.

En mars 1977, “MMC” célèbre son 10e anniversaire. Au vu du paysage domestique sans cesse ausculté, le magazine s’autorise un bilan, culotté pour l’époque : “Plus rien n’est à la mode, plus rien n’est démodé, tout est possible!” En 1974, Giscard d’Estaing nommait Françoise Giroud secrétaire d’état à la Condition féminine. “On ne m’a pas demandé d’entrer au gouvernement pour faire de la décoration” dira-t-elle. “MMC” écrira, pour ses dix ans, sa fierté d’avoir remplacé la “décoration” par “la manière d’être”. Communion d’idées...

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1978-1989 : les années loft et grands espaces

Yves Duronsoy

MMC change de maquette et de format en 1978. Et surfe sans ambiguïté sur l’air du temps. En août 1979, le magazine s’adonne au disco et mondialise sa vision de la maison. Milan, entre tradition et création. Barcelone : la renaissance. San Francisco, en plein recyclage. New York, capitale de l’industrial design. Londres, full color. Pour la seconde fois, “MMC” participe aux oscars du Moving, cent exposants au Palais des Congrès dont Julie Prisca, Hugues Chevalier, Marie Papier...

Chez eux, les Français ont tous accès au téléphone. Le Minitel, lancé en juin 1982, finira par connecter 25 millions de “36-15istes”. On écoute ses K7 sur Walkman Sony (1979) avant de se mettre aux CD lancés par Philips et Sony (1982). Les magnétoscopes japonais arrivent en force. Le micro- ondes devient indispensable. La majorité civile baisse de 21 à 18 ans. François Mitterrand sortira des urnes en mai 1981 : la bande FM, enfin affranchie, dix-huit radios libres émettent à Paris. La nuit, ça bamboche au Palace, aux Bains, à la Main Jaune.

Criblées d’images, de formes et de sons, les années 80, années-clips par essence, sont à la fois créatives, radicales, utopiques et traumatisantes ? si l’on résume la décennie aux halogènes, au métal noir perforé et au high-tech en toc. Tout ce que “MMC” évite avec soin. Les années 80 sont surtout la première décennie composite du XXe siècle, et le coup d’envoi du pillage des ères précédentes via la dérision et l’ironie politique glamourisé par le noir/ blanc suprême. Le brutalisme post-industriel de la loftmania avance de pair avec un design ultra-égotique, paroxysmique et néanmoins contestataire. Initié à Milan en 1980, le mouvement-style fulgurant Memphis, qui doit son nom à une chanson de Bob Dylan, enterre les années 70 et catapulte les années 80 dans l’univers loufoque et coloré du cinéma, de la bande dessinée, du pop art et du graphisme Pac-Man.

7/10

1978-1989 : les années clip

Jacques Dirand

"MMC” explore de nouvelles pistes. Son lectorat a grandi. Devenus adultes, les enfants de 68 rêvent de partir à New York, refusant de vivre comme leurs parents. En déployant des visions inédites de la maison, le magazine doit affronter et métaboliser cette crise. Le noir et le métal sont de mise en mode comme en design. Partout, les villes sont “in”, l’architecture industrielle réhabilitée: “City Magazine” en est le fer de lance.

Jean-Paul Goude catapulte Orangina au firmament des pubs les plus déjantées: il sera l’ordonnateur de la gigantesque parade du Bicentenaire en 1989. Renault invente le monospace avec l’“Espace”. Sur scène comme à l’écran, c’est musique à gogo avec “Grease”, “Stayin’Alive”, “Starmania”, “Pink Floyd The Wall”, “Hair”, “Carmen”. Au Bon Marché est racheté par LVMH, et redécoré par Andrée Putman. Le paquebot France, c’est fini. Manufrance, aussi. Le TGV rallie Paris à Lyon à la vitesse du son. Jacques Chirac, maire de Paris, inaugure le POPB. Christo emballe le Pont-Neuf et I.M.Pei construit la Pyramide du Louvre. Au cinéma, on hurle de rire devant “La Cage aux Folles” décorée à la Roméo, “Les Bronzés”. On frissonne sec devant “Midnight Express” et “Le Grand Bleu”. On fond devant “La Boum”... En 1981, Jean-Jacques Beneix réalise “Diva” : l’Américain Hilton McConnico en a signé les fabuleux décors. Deux ans plus tard, il réitère l’exercice avec “La Lune dans le caniveau”, du même Beneix. McConnico sera le premier décorateur de cinéma à sauter le pas en devenant un créateur de décors, scénographies, meubles et objets, œuvrant notamment pour Hermès, Daum, Saint Louis, Lampe Berger, Maison & Objet...

Dans “MMC”, Elisabeth de Senneville, Jack Lang, Agnès Soral, Dave, Daniel Hechter, Richard Berry et Catherine Lara ont choisi le contemporain. Éclectisme urbain et culture pour tous. À la TV, “Dallas” et “Dynastie” ne sont que brushings et épaules larges. Les “Enfants du Rock” et la “Dernière Séance” décoiffent “Champs-Élysées”. Canal + émet pour la première fois le 4 novembre 1984. TV6 ouvre son antenne en 1986 et deviendra M6 en 1987. Privatisée, TF1 programme “Ushuaïa”, “Le Club Dorothée”... Février 1987. Numéro anniversaire: “MMC” s’exclame “Nous avons 20 ans!” et fait la fiesta chez Castel. Au fil des pages, le magazine présente huit créateurs et leurs rêves d’intérieur avec Christian Duc, Andrée Putman, Kenzo, Pascal Mourgue, Castelbajac...

8/10

1990-1997 : nouvelle ère, nouveau monde

Marie Claire Maison juillet août 1997

Quelques mois après la chute de Mur à Berlin, “La Maison de Marie Claire” accomplit à son tour sa révolution. En mars 1990, exit “La Maison de Marie Claire”, place à “Marie Claire Maison”. Plus qu’un passage d’une ère à l’autre : une bascule. La rédaction, emmenée par Caroline Tiné, a fait table rase du passé. Un œil, un esprit : le magazine met cap au Sud, reconsidère la tradition, réévalue le patrimoine. Les sujets se veulent plus intimes, plus “cocoonants”, friands d’objets insolites et de lumières réconfortantes. Au design pur et dur des années 80, succèdent l’architecture de charme des pays chauds et les beautés vernaculaires des pays froids. Un pied en France, l’autre au Maroc, dans les Pouilles, à Ibiza, en Grèce, en Scandinavie et jusqu’en Sibérie.

Entre vintage, belle brocante, luxe humble, cabanes dans les arbres, fincas, manoirs gustaviens, villages en bois, riads, trulli et autres logis “habités”, “Marie Claire Maison” devient un atlas des curiosités intérieures avec supplément d’âme. En montrant comment on vit ailleurs, le magazine inspire ceux qui restent chez eux et met une boussole stylistique dans la main d’une nouvelle génération ouverte à tous les exercices décoratifs qu’ils ne sont pas encore invités à mélanger. Chaque chose en son temps. Le magazine reste précurseur. Mieux, il fonctionne comme un cahier de tendances. Paris y occupe une place à part; des peoples choisis comme Guillaume Durand ou le producteur Marin Karmitz ouvrent leur porte à la visite confidentielle. Le magazine ravive ses fondamentaux tout en privilégiant la nouveauté.

Pendant ce temps-là, Marie Darrieussecq publie “Truismes” (1996), Michel Houellebecq, “Les Particules élémentaires” (1998). Mugler, dont les méga-shows de mode sont truffés de stars hollywoodiennes carrossées comme des Cadillac, parfume la planète avec “Angel”. Chanel lance “Egoïste”, filmé par Jean-Paul Goude. Jean Paul Gaultier, qui coanime avec Antoine de Caunes l’émission “Eurotrash” sur Channel 4 en Angleterre, met ses fragrances femme et homme en conserve. France Télécom se met à l’heure du “BiBop” (1991). Avec 0,6 abonné pour 100 habitants, le téléphone portable est encore un luxe “d’executive branchouille”. En main et dans la poche, le “Starctac” de Motorola est alors un artefact statutaire. Même chose avec le premier “PowerBook 100” d’Apple en 1991. Philippe Starck, dont le fauteuil empilable “Dr. No” (Kartell-1996) casse la baraque, dessine la moto “Aprilia 6.5” et conçoit pour La Redoute le catalogue “Good Goods”. À Barbès, Tati se prend pour un créateur de mode et John Galliano débarque en fanfare. Le design se fait toujours à Milan, mais une nouvelle génération de designers français laisse se profiler la French Touch. En tête : Christophe Pillet, Matali Crasset, Christian Ghion, Chris- tian Biecher, Pierre Charpin...

Vidéo du jour
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1999-2017 : les années online

Marie Claire Maison juillet août 2011

Pour “Marie Claire Maison”, le XXIe siècle a commencé un peu plus tôt que prévu. Le contexte et les goûts ont changé. Le marché aussi. Les grandes marques de mode et du luxe entrent dans le décor tandis que les architectes, les designers, les décorateurs, les stylistes se muent en leaders d’opinion et en prescripteurs. À Maison & Objet, le Café Marie Claire Maison tient salon à chaque session de septembre. Affluence et succès. Le titre a multiplié les éditions étrangères, en Italie, en Turquie, en Corée du Sud et paraît sous forme de suppléments hors-série avec les éditions espagnole et grecque de “Marie Claire”.

Époque connectée oblige, il se met à l’heure du digital avec www.marieclairemaison.com, site de référence dédié (1,2 million de visiteurs par mois). Multiplication des partenariats, présence visible partout où l’univers de la maison fait parler de lui, changements de formule, réseaux sociaux : le magazine évolue sans cesse sans lâcher le fil rouge de sa personnalité. Le minimalisme fait loi de Milan à Paris via Berlin ? “Marie Claire Maison” opte pour le “shabby chic” et le vernaculaire. L’hyper-luxe bling-bling à toute blinde ? “Marie Claire Maison” redonne aux cabanes leurs lettres de noblesse. On ne perd pas de vue les fondamentaux et on reste les pieds sur terre, le nez en l’air, tout en regardant vers d’autres directions. Le flair et la curiosité, encore, toujours.

Dans le sillage de la French Touch unanime, émerge un nouveau design hexagonal de plus en plus aux mains des femmes, en solo, duo ou collectif. “Marie Claire Maison” en fait ses coups de cœur. Autrement, et c’est nouveau, le design exprime sa dimension “cult & collector”. Ironie du temps qui passe : le magazine évoque et analyse objets et designers contemporains à ses débuts en 1967. Cette “newstalgie” portée par la rage du vintage s’accommode idéalement des valeurs intrinsèques soutenues par la marque qui implique son public dans ses élans et suggestions. Avec l’éclectisme, le mix des styles, des formes et des époques, le “tout-est-possible” hérité des années 70 reprend du service avec brio. À vous de jouer ! Des tendances, mais aussi l’affirmation de soi.

Au gré des mois et des pages, le noyau dur des reportages et des choix visuels ciselés par la rédaction qui fonctionne comme une famille, s’atomise aussi autour des petits espaces en ville, expertise reconnue et assumée. Les city-guides “accompagnés” de personnalités choisies, la mer, la montagne, la campagne, la nature, l’ailleurs:  pour “Marie Claire Maison”, la Terre entière reste un terrain de jeux esthétiques. Cinquante ans après avoir déboulé, tel un missile Exocet dans le monde compassé et un brin ringard de la décoration, bien décidé à ne jamais se laisser corrompre par le conformisme, définitive- ment piquant, vibrant antioxydant, “Marie Claire Maison” peut s’enorgueillir d’un demi-siècle totalement frondeur, fidèle à sa devise informelle du journal comme on vit. La belle aventure continue...

10/10

Plus de reportages et de souvenirs dans notre numéro anniversaire

Marie Claire Maison

Retrouvez notre grande rétrospective au complet et plein d'autres surprises dans notre numéro anniversaire N°493, mai-juin, en kiosque

[Dossier] #50ansMCM : retour en images sur le meilleur du magazine Marie Claire Maison - 21 articles à consulter

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