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Choisir des isolants naturels

Corbis

L'isolation d'une maison résulte d'une conception d'ensemble : il ne sert à rien d'avoir des murs parfaitement isolés si le toit ne l'est pas bien...Les travaux de rénovation peuvent fournir l'occasion d'améliorer l'isolation des parois avant leur décoration. Les modes de construction et la plupart des matériaux employés dans le bâtiment rendent inévitable l'addition de matériaux isolants. Cela peut aussi se faire par l'extérieur, mais la mise en œuvre par doublage de l'intérieur est plus accessible au bricoleur. Certains matériaux vous y aideront sans perdre en volume. On utilise pour cela des isolants minces (évitez les isolants en aluminium  ou en plastique, qui ne laissent pas respirer la maçonnerie) tels que les fibres de bois agglomérés, disponibles en rouleaux, du type Granomural, de 3 mm d'épaisseur. Selon le fabricant, ce matériau apporterait 8% d'économie de chauffage et un gain de température de 2°C. Bien entendu, ces isolants minces doivent être posés sur des murs secs et sains. En fait, la gamme des isolants naturels , d'origine végétale, minérale ou animale, s'est considérablement élargie ces dernières années. Le choix se fera donc en fonction de la structure de la maison et du type de travaux entrepris. Par exemple, la ouate de cellulose projetée est recommandée lors de travaux de rénovation car elle présente l'avantage d'aller dans tous les recoins et de limiter ainsi les ponts thermiques. A l'inverse, dans le cas d'un mur existant, il vaut mieux utiliser, par exemple, de la laine de chanvre pour doubler la paroi, en installant une ossature en bois pour accueillir l'isolant. Un autre exemple de restauration saine : le plancher d'un étage supérieur réalisé en béton de chanvre. Avec un plancher d'époque, la bonne idée, c'est de le décaper puis de le traiter à l'huile de lin. Pour certains murs, poser un enduit et ensuite partiellement le gratter pour laisser les pierres apparaître par endroits.

Doubler et cloisonner les murs avec des plaques de gypse-cellulose

Le doublage des murs permet d'améliorer leur isolation tout en offrant une surface nette qui sert alors de fond à la décoration. Le principe consiste à poser une nouvelle paroi sur une ossature en bois fixée contre la paroi existante, après avoir intercalé un matériau isolant (en rouleaux ou en panneaux). C'est simple et rapide. Cette solution est surtout intéressante dans le cadre d'une rénovation car elle dispense de refaire les enduits. Les plaques de gypse-cellulose (du type Gyproc ou Fermacell) sont un peu l'équivalent écologique des plaques Placoplâtre du type BA13. Elles sont composées d'un mélange de gypse (pierre à plâtre) et de fibres de cellulose (cette dernière résulte du recyclage du papier) comprimés et séchés à très haute température. Ce procédé de fabrication donne des plaques d'une parfaite rigidité et d'une résistance exceptionnelle, incombustibles (elles sont utilisées comme coupe-feu), hydrofuges (donc utilisables dans les pièces humides) et de bonne qualité isophonique (leur association avec des panneaux de fibre de bois donne un résultat remarquable). Elles sont simples à mettre en oeuvre en cloison sèche ou en doublage, mais aussi au plafond et au sol. Attention, elles sont plus lourdes que les panneaux classiques. Elles se découpent facilement à la scie égoïne, se poncent, se percent et se vissent aisément. Leur pose se fait sur une ossature en métal ou en bois qui peut recevoir un doublage isolant. On trouve également des éléments adaptés pour les planchers (ils sont alors doublés de 10 mm de fibre de bois). Une fois installées, ces plaques peuvent recevoir le revêtement choisi : peinture, enduit, carrelage, papier peint, etc. L'application d'un primaire (sous-couche) est nécessaire avant de peindre ou d'enduire, afin de limiter l'absorption de la finition, mais aussi avant de poser du papier peint, afin de faciliter l'arrachage ultérieur de ce dernier.

Les panneaux OSB et les panneaux de fibre de bois

Les panneaux du type OSB (Oriented Strand Board, c'est-à-dire en lamelles minces orientées) sont composés de couches de copeaux de résineux orientées dans différents sens, ce qui donne à l'ensemble une très bonne stabilité dimensionnelle. Collés avec de la résine, ils ne contiennent pas de formaldéhyde. Ces plaques, saines et résistantes, sont les plus pratiques pour donner rapidement des panneaux muraux. Par ailleurs, n'oubliez pas que vous pourrez aussi clouer du lambris sur l'ossature en bois, une fois l'isolant naturel en place. Choisissez ce dernier en panneaux ou en rouleaux , plus commodes à mettre en place et à agrafer ; laine de chanvre, de bois ou de mouton ; liège, lin, ouate de cellulose en panneaux...le choix est aujourd'hui assez large.

Le bois est un matériau idéal : naturel, sain, chaleureux, respirant, renouvelable, peu gourmand en énergie, il est de plus en plus présent dans la construction et la décoration écologiques pour sa résistance mécanique, ses qualités hydrofuges, sa stabilité, son pouvoir isolant (thermique et phonique), etc. Il faut donc s'intéresser aux panneaux de fibre de bois fabriqués à partir de chutes provenant de scieries, compressées et agglomérées à la lignine, une substance naturelle déjà présente dans le bois et qui lui donne sa rigidité. Ces panneaux sont utilisés pour la sous-toiture, les sols et les cloisons, y compris pour les salles d'eau. Dans ce cas, il faut choisir des panneaux de fibres traités au latex naturel. Une fois posés, ils peuvent recevoir toutes sortes de revêtements (enduits, carrelage, peinture, etc.).

Le Triply et les panneaux en terre

Le Triply est un dérivé du bois de type OSB disponible en panneaux de formats et d'épaisseurs variables. Les qualités premières de ce matériau sont ses références écologiques : il est fabriqué à partir d'arbres de faible diamètre et de récupération de coupes provenant de forêts gérées selon les méthodes du développement durable ; il ne contient aucun produit toxique ; il est entièrement recyclable. De plus, ses caractéristiques techniques, en particulier sa résistance mécanique et sa faible variation dimensionnelle, le destinent à la construction (planchers porteurs, sauf pour les panneaux de faible épaisseur ; cloisonnement, toiture, contreventements, etc.), mais aussi à la décoration (mobilier, rayonnages). Il est également commercialisé en dalles rainurées (Triply RL), adaptées pour former des planchers, et en panneaux conçus pour milieux et pièces humides (OSB Hydro). Le Triply se travaille comme le bois : sciage, perçage, vissage, clouage, ponçage...sur les faces ou parements comme sur les chants ou rives, sans risque d'éclatement. On peut aussi le peindre, l'encoller, le teinter, le céruser... Les travaux de finition demandent l'application préalable d'un primaire sur le panneau. Quant aux panneaux en terre (de type Claytec), ils sont utilisés pour le doublage des murs et les cloisons, mais aussi pour les plafonds et les sous-rampants. Ce sont des matériaux parfaitement naturels, renforcés de fibres végétales, qui possèdent en outre un excellent coefficient d'absorption acoustique ainsi qu'une bonne résistance au feu. Leurs dimensions (150 x 62,5 cm dans des épaisseurs de 20 ou 25 mm) les rendent facilement maniables. Leur fixation se fait également sur une ossature (en bois ou en métal) ou par collage sur des surfaces planes.

Choisir le bon revêtement de sol

Un revêtement de sol doit d'abord être pratique et donc adapté au local, à ses dimensions, à son utilisation, à ses occupants. C'est aussi une pièce maîtresse en décoration, qui met en valeur le mobilier et les revêtements muraux. De nombreux revêtements de sol (PVC en rouleaux ou en dalles, sols stratifiés, certains parquets contrecollés, etc.) sont une source sérieuse de pollution de l'air intérieur : rejet de formaldéhyde (cancérigène, irritant et allergisant), émission de COV (composés organiques volatiles), de toluène (neurotoxique), de terpènes (allergisant), etc. Autre cas éloquent, celui de la moquette. Débarrassez-vous de ce revêtement synthétique qui s'avère un nid à acariens ! Les inconditionnels pourront toutefois choisir une moquette naturelle en laine et poils de chèvre, l'une des fibres les plus résistantes. Car les revêtements de sol naturels ne manquent pas : sains, faciles à entretenir, ils ne nécessitent pas un budget supérieur aux produits classiques. De quoi nous inciter à employer des matériaux comme le bois (parquets en chêne, hêtre, érable européen, pin, bambou traité à l'huile de lin et à la cire d'abeille, pavés de bois...), les fibres naturelles (coco, sisal, jonc de mer...), le liège, le linoléum et le caoutchouc naturel, le carrelage en céramique, grès ou terre cuite, la pierre naturelle (calcaire, grès, ardoise, marbre, granit...).

Pour tout ce qui est des tomettes de terre cuite traditionnelles, cheminées, parquets en chêne, poutres, poignées de porte, sachez qu'il existe des antiquaires du bâtiment. Ce sont des professionnels bien utiles qui vous aideront dans vos recherches de matériaux de récupération et d'une manière générale, pour tous les éléments d'architecture et autres matériaux provenant de vieux bâtiments. Ces matériaux sont stockés dans d'immenses entrepôts et vous attendent !

Rénover ses sols

Quand un parquet est abîmé, il faut commencer par le poncer à la machine. Cette opération (à faire réaliser de préférence par un professionnel) dégage énormément de poussière et il vaut mieux l'avoir terminée avant de passer à la décoration des murs ! Ensuite, une application d'huile-cire (mate ou satinée) met le bois en valeur. On peut aussi opter pour un vernis, une protection plus solide, mais définitive. Sa rénovation vous oblige à poncer à nouveau tout le parquet. Au contraire, la finition huilée-cirée peut être régulièrement rénovée en en repassant une couche, tous les deux ans par exemple. Dans les deux cas, l'entretien se fait simplement, avec une serpillière. Attention, même les produits incolores peuvent modifier la teinte du bois, en particulier du chêne. Il est aussi possible de colorer le parquet en ajoutant des pigments à de l'huile dure. Il est donc conseillé de faire des essais pour ajuster le dosage des pigments.

Pour rénover des tomettes au naturel, commencez par nettoyer le sol avec du savon noir en frottant avec de la laine d'acier. Préparez ensuite un mélange composé d'une part d'huile de lin et de deux parts d'essence de térébenthine et faites-le chauffer à une température de 50°C environ. Appliquez le mélange au pinceau sur les tomettes et après quelques jours, encaustiquez avec de la cire liquide (deux ou trois applications). Dans le cas d'un sol en béton, il est indispensable avant tout de le ragréer. Cela signifie qu'il faut l'égaliser avant de poser un nouveau revêtement. C'est donc une opération indispensable pour lisser une surface, après la dépose d'un vieux carrelage par exemple. Avant d'étendre le produit de ragréage (autolissant), rebouchez les fissures et supprimez les petites irrégularités de la chape ; grattez aussi les traces de colle, notamment sous une moquette et dépoussiérez soigneusement. L'application préalable d'un durcisseur est nécessaire pour diminuer la porosité du support.

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Les plaques de gypse-cellulose

Faciles à mettre en œuvre, les plaques de gypse-cellulose peuvent se poser dans toutes les pièces de l’habitat. La liaison des plaques s’effectue par un simple collage bord à bord avec une colle spécifique. Ces plaques présentent l’avantage de recevoir directement des finitions et des décors, tels que peinture, papier peint, enduits…

Bien sûr, ces plaques sont disponibles dans les grandes surfaces de bricolage.

Pour en savoir plus sur les plaques de gypse-cellulose

www.sainbiose.com

et

www.alternatstyle.com

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Les panneaux OSB et les panneaux de fibre de bois

Ces panneaux présentent de multiples avantages. Très maniables et légers, les panneaux OSB et panneaux en fibre de bois se découpent, se percent et s’assemblent très facilement. Ils peuvent utilisés autant pour la construction que pour l’agencement. Ils offrent une bonne isolation thermique et phonique grâce à leur structure faite de lamelles encollées constituant un matelas de trois couches croisées et sont disponibles en grandes dimensions et différentes épaisseurs selon l’utilisation.

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Le Triply

A base de lamelles minces, longues et orientées différemment pour optimiser la résistance et la stabilité du panneau, le Triply, qui fait partie de la famille des OSB, est tout indiqué pour les pièces humides et est particulièrement maniable et facile à mettre en œuvre.

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Les panneaux en terre

Le panneau de terre est composé de terre et d’argile additionnés de minéraux et de végétaux. Chaque face du panneau est ensuite recouverte de toile de jute lui garantissant une haute résistance. Idéal pour les doublages, les cloisons et les revêtements de plafond et de comble, il se met en œuvre de la même façon qu’une plaque de plâtre, généralement sur des structures en bois ou en métal. Avec un coefficient d'absorption acoustique et une résistance au feu certifiée, c’est le matériau idéal pour réguler l’humidité intérieure et obtenir une température agréable constante.

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