On la connaît depuis seize ans en tant qu’animatrice de l’émission “Maison à vendre”. Mais Sophie Ferjani est avant tout une architecte d’intérieur, qui “aime résoudre les problèmes des maisons pour faire du beau et du bien aux gens”. Partie avec sa tribu s’installer dans la cité phocéenne “pour son énergie, car c’est la ville de tous les possibles !”, elle y a concrétisé sa vocation l’été dernier en ouvrant son agence de décoration d’intérieur, Sophie Ferjani Conception. Et, comble de bonheur, en dénichant enfin la maison de ses rêves. “Après deux ans de recherches, mon mari Baligh et moi avons craqué pour cette bastide sur les hauteurs de Marseille, datant de 1890 et surplombant la mer avec un terrain peuplé d’arbres séculaires.”
Remettre le passé au présent
Par goût du challenge, Sophie espérait “un lieu à retaper”. Elle n’est pas déçue : plus rien n’est aux normes, elle doit tout revoir. Pas question en revanche de dénaturer la bâtisse. “J’aime penser que si, jadis, on faisait des pignons aveugles, ou des ouvertures vers certaines orientations, ce n’était pas par hasard. Idem pour la peinture des soubassements qui protège le bas des murs, ou la chaux en façade qui laisse respirer les habitations.” Sophie respecte donc la disposition des pièces, pour vivre dans cette maison à la manière de ses prédécesseurs. “Il faut s’inspirer de l’histoire des lieux, de ce qui nous entoure, comprendre pourquoi cela a été fait pour mieux se projeter dans l’avenir. La preuve : nos enfants Achille, Gabriel et Célestin ont trouvé leur place dans cette grande maison et s’y sentent très bien !”
Un décor réinventé
Seule entorse à ce principe : elle déplace la cuisine et l’installe dans l’ancienne chambre d’ami et salle de bains attenante, face à la mer, et l’agrandit par l’extérieur pour passer de 10 à 34 m2. Elle conserve un maximum de matériaux d’origine, comme les tomettes à l’étage ou les carreaux de ciment de l’entrée, du salon et de la salle à manger. Et même quand elle ajoute un élément, elle s’efforce de correspondre au style de la maison. Si elle pose un papier peint panoramique à motif jungle dans la salle à manger, c’est parce que “c’est exactement le genre de décor que l’on trouvait dans ce type de bastide à la fin du XIXe siècle. Les gens voyageaient et ramenaient de leurs expéditions des paysages lointains, des souvenirs qu’ils exposaient sur les murs pour continuer à s’évader”.