Est-ce une passerelle, est-ce un cabanon ou juste une maison de poche ? Perdue au milieu des eucalyptus de la vallée argentine de Calamuchita, la bâtisse est inclassable. Son histoire est peu banale. C’est celle de sept camarades trentenaires qui décident d’acheter ensemble un terrain au milieu de nulle part, pour se mettre au vert le week-end. Il reste peu de budget pour la construction d’une maison…
L’architecte Joaquin Alarcia, qui compte parmi leurs amis, propose alors de leur prêter main-forte. Avec son associé Federico Ferrer, ils imaginent un édifice rectangulaire minimaliste tout en verre, inspiré de la “slow” architecture du prix Pritzker suisse Peter Zumthor, pour un contact direct avec la nature.
Un intérieur aux lignes épurées
Ici, il n’y a même pas de chambre : on y vient la journée, pour profiter d’un bon repas “entre potes” ou pour savourer une pause salutaire ponctuée de baignades dans le lac Los Molinos. À l’intérieur, le style, dépouillé, repose sur des valeurs sûres : des chaises signées Charles et Ray Eames, une table basse d’Isamu Noguchi. Que des lignes épurées, en accord avec celles de l’extérieur.
Un cabanon en osmose avec la nature
Bâti en surplomb d’un ravin causé par l’érosion d’une ancienne route qui traversait la vallée, le cabanon a nécessité un aménagement du site. Il a fallu consolider les deux rives, en créant des murs en béton pigmenté dont texture et couleur sont en accord avec l’environnement. Joaquin Alarcia et Federico Ferrer y ont alors déposé le bloc transparent déjà assemblé, qui semble ainsi flotter, comme en apesanteur. On se sent totalement déconnecté. Ici décidément, le temps suspend son vol…
Par Valérie Charier
Photos Nicolas Matheus
Reportage paru dans Marie Claire Maison n°503