Il aura fallu presque un an de travaux pour redonner à cette demeure bourgeoise, construite en 1908, son faste d’antan. Sandrine et Hervé ont beaucoup cassé, nettoyé, réparé, pour effacer un siècle de passages divers, mais ont tout fait pour préserver l’architecture originale de la maison, et surtout toute sa distribution – soit 14 pièces réparties sur 500?m2. Conscients de leur problématique indécente à l’heure où les habitants des villes cherchent à optimiser chaque centimètre carré, ils ont redéfini une fonction pour chaque pièce et ont réhabilité les espaces de circulation tels qu’ils étaient à l’origine : une grande entrée avec un escalier central, des paliers, des escaliers de service, tous décorés comme des lieux à part entière et non de simples dégagements. “Dans les maisons de cette époque où la place n’était pas un souci, on multipliait ces zones. C’est ce qui nous a séduits, mais restait à leur donner vie” expliquent-ils, se remémorant leur obsession de trouver la juste dose, entre mesure et démesure, fonctionnalité et décoration. Pour investir les lieux et combler une éventuelle sensation de vide, le couple a misé sur des textiles tendus imprimés de motifs des archives du musée de l’Impression sur Étoffes de Mulhouse – parfois revisités ou recolorés. Côté déco, le parquet, quand il n’a pas été repeint, a juste été poncé et protégé avec une cire bio à l’aspect mat, les moulures de plafonds et les boiseries de portes restaurées avec minutie ; même le chauffage – un système astucieux d’air pulsé très efficace dans cette grande demeure durant l’hiver, a été conservé. L’esprit de ce duo de créateurs qui mêle pièces contemporaines et trouvailles vintage, utilise des couleurs inhabituelles et crée des meubles et des objets sur mesure, a fini de faire le reste. Leur prochain chantier ? Le jardin qui ceint la propriété. On a hâte de voir.
Une maison du début du XXe siècle repensée dans un esprit contemporain
Couloirs, paliers, escaliers ? Aucun de ces espaces de circulation n’a été négligé dans la rénovation de cette demeure alsacienne du début du XXe siècle. Comme les quatorze pièces de la maison, Sandrine et Hervé les ont repensées dans un esprit contemporain qui fait twister les moulures.
Par Christine Ageorges
Par Christine Ageorges