Le sable blanc crisse sous leurs pieds. David et Ursel remontent de la plage en traversant le “fynbos”, ce maquis de bruyères, de joncs, d’iris, d’amaryllis... unique à cette région du Cap occidental, qui entoure leur maison de vacances, comme un cocon. Midi, c’est l’heure pour ce couple, adepte des vacances sportives, de préparer quelques salades, entre une baignade et de longues balades à vélo le long de la “bahia formosa” (la baie magnifique) de Plettenberg. Ainsi surnommée par ses premiers explorateurs portugais, ce “Saint-Tropez sud-africain” au micro-climat méditerranéen reste un sanctuaire écologique pour les baleines blanches, les colonies de dauphins... “Dénicher ce cottage ancien, resté pratiquement intouché dans ce coin paradisiaque a été une chance inouïe, confie Ursel. Ce que j’aime ici ? L’atmosphère unique de cette baie. Loin de l’effervescence des villes d’Europe où nous vivons pendant l’année, l’alchimie unique, entre la mer et la nature, apaisante et énergisante, nous ressource immédiatement.”
Une maison à l’esprit hédoniste
Épaulée par l’architecte sud-africain Manos Kalos et un ingénieur en bâtiment, Deon Botes, la designer Raine Salomon a rénové et agrandi leur refuge sur 750 m2, en le surélevant, dans cet esprit hédoniste : les immenses baies des chambres, du dressing et du bureau, en rez de plage et au deuxième étage, “plongent” sur la mer et la végétation. En son cœur, la maison abrite un large patio-salon et une piscine, à l’abri du vent du large, parfois entêtant. Éléments de cuisine, placards, vasques... Raine a privilégié la sobriété de rangements intégrés aux lignes nettes et un camaïeu de tons crème, grège, gris et tabac blond pour laisser le regard filer vers l’essentiel : la mer et l’horizon. “Pour cette maison de vacances, explique Raine, il nous fallait dessiner les plans l’extension au plus près des envies d’Ursel et de David, en les intégrant parfaitement à ce site sauvage, sans le dénaturer.” Le soleil éclabousse les façades aux murs végétalisés qui mêlent les essences locales, laissant exhaler des parfums d’herbe. Le déjeuner sur le pouce s’achève. Impossible ici, de résister longtemps à l’appel du large...
Reportage : Laurence Dougier
Photos : Nicolas Mathéus
Marie Claire Maison N°490