Un parquet qui craque, des boiseries anciennes, des dizaines de fenêtres et une bâtisse perchée au sommet d’une ancienne motte féodale : Élisa de Bartillat a réalisé son rêve de “princesse”. Si, chez Serendipity, la boutique de design pour enfants qu’elle a cofondée, la déco ne se décline pas en rose pour les filles et en bleu pour les garçons, elle s’est pourtant volontiers imaginée en châtelaine de ce sévère édifice du XIXe siècle, abandonnant sa maison de village et son jardin de curé de l’île de Ré pour ces 600 m2 sur trois niveaux, entourés de hêtres centenaires du Vexin. “Les portes dérobées dans les murs, la chouette qui hulule à la nuit tombée, le bruit du vent dans les arbres, cette atmosphère particulière a fait écho en moi.” Ses enfants de 17, 14 et 10 ans ont certes un peu traîné des pieds pour venir passer leurs week-ends à la campagne, mais la reconversion des combles en un immense espace rien que pour eux a suffi à les convaincre. Avec l’architecte d’intérieur Élodie Sire et son agence D-mesure, elle s’est ensuite attaquée au rez-de-chaussée et à son intimidante pièce entièrement tapissée de boiseries, récupérées au tribunal de Rouen par l’ancien propriétaire des lieux. “Avec les vitraux aux fenêtres, le brou de noix sur les murs et les tapisseries médiévales, c’était un rien austère”, sourit Elisa. Elle a choisi de conserver les boiseries mais de les peindre en blanc et de déplacer les vitraux sur les portes de séparation d’avec la cuisine. “C’est ce que j’aime faire, complète Élodie Sire. Utiliser l’existant, chiner des lots de matériaux anciens, comme de la pierre ou du parquet, pour ne pas perdre l’âme d’un lieu. Cette maison s’y prêtait particulièrement bien, c’eut été vraiment du gâchis de tout raser.”

Pour la décoration, Elsa tenait, quant à elle, à “réchauffer” les pièces, nombreuses et parfois biscornues, avec des couleurs chaudes. “C’est une maison dans laquelle on vient aussi volontiers l’hiver que l’été. Curieusement, avec ses gros murs, elle est plutôt bien isolée et avec les cheminées, c’est très confortable.” Légèrement obsessionnelle – “ma famille me laisse faire, je crois que ça les barbe un peu” – elle a imaginé un rez-de-chaussée “néogothique” et s’enthousiasme déjà pour la prochaine tranche de travaux qui transformera le premier niveau réservé aux chambres en un étage plus “romantique”.

 
 

Par Virginie Duboscq Texte Adeline Suard

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Un escalier d'entrée classique avec des élèments contemporains

Stephen Clément

Dans l’escalier de l’entrée, l’horloge George Nelson (modèle 1960) voisine avec une lanterne de cocher ancienne. La chaise Napoléon III répond au fauteuil Frost (FurnID chez Maison M). Coussin velours Casamance. À la fenêtre, baladeuse en bois Tvafota (Serendipity). Papier peint “chrysanthèmes” William Morris (1860) chez Sanderson. Sol ancien en pierre à cabochons, Art atypique.

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Une salle à manger avec des pans d'histoire modernisée

Stephen Clément

Sur les murs, sous la galerie d’assiettes en mélaminé (The National Gallery), les boiseries néogothiques viennent du palais de justice de Rouen. Les vitraux sur les doubles portes ont été récupérés sur les fenêtres. Autour de la table en marbre Knoll, banc en bois tourné, chaises chinées (marché Paul-Bert). En bout de table, chaises “Conférence en cuir”, Knoll. Sur la table, un vase blanc Kiki Van-Eyck, verres à pied moulés à la main en résine design Tina Fray chez Serendipity. Suspension en tissu plissé Rockett St George. À gauche, guéridon, The Conran Shop. Parquet à chevrons d’origine.

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Un espace à vivre sous les combles

Stephen Clément

Sous les combles, le matériau d’isolation a été laissé apparent. Suspensions industrielles D.mesure. Fauteuil Eames retapissé par Bokja chez Merci. Fauteuils Disco en feutre. Sur la banquette, lampe de chevet Kartell. Sur le côté du canapé, lampadaire “Ananas”, marché Serpette. Guéridons blancs de Saarinen, Knoll. Coussins Society, Niki Jones, Liwan et Marika Giacinti. Ballons en laine Chevalier-Masson. Moquette laine motif étoiles, Codimat.

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Un bureau néogothique à la décoration rétro-futuriste

Stephen Clément

Dans le bureau, les mêmes boiseries néogothiques que dans le salon ont été éclaircies mais laissées en bois naturel. Grande suspension en tissu, Inédit. Tabourets “Pop Up” design Pearson Loyd. Fauteuils Werner Platner, Knoll. Lampe “Mob Velvet” de Swab Design, Serendipity. Table en verre chinée au marché Serpette. Plateau Patricia Urquiola, Kartell.

Vidéo du jour
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Un grand escalier à perspective

Stephen Clément

L’escalier offre une spectaculaire perspective, soulignée par le tapis Hartley’s. Coussin en velours Casamance.

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Une cuisine où différents styles se croisent

Stephen Clément

Dans la cuisine, un tirage de Sarah Bernhardt déguisée en Pierrot veille sur la cuisinière La Cornue. Coupe en papier mâché, Serendipity. Hotte habillée en céramique du Portugal, Holland & Sherry. Table en verre fumé et pied en bronze dessinés par Élodie Sire. Flacons d’apothicaire chez Serendipity. Tabourets “Pop Up” design Pearson Loyd. Mazagrans du céramiste Roger Capron. Suspensions 50’s en verre et laiton, chinées au marché Paul-Bert.

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Une salle de bain des années 40

Stephen Clément

La salle de bains années 40, avec son beau carrelage en tessons de céramique est d’époque. Fauteuil Patricia Urquiola, Emu. Tapis Vivaraise. Serviette en chanvre Lissoy, chez Serendipity.

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