Quand ils ont découvert cette bâtisse en bois bâtie en 1833 sur les hauteurs de Manigod, une petite station de ski authentique proche de La Clusaz, l’architecte d’intérieur Sylvie Blanchet et son mari ont immédiatement pensé à la “petite maison dans la prairie.” Et si la famille Ingalls n’a pas surgi de derrière un tas de bois pour les accueillir, le lieu était néanmoins rustique puisque ce sont des dizaines de vaches qui, chaque été, profitaient de la vue sur les Aravis entre deux planches disjointes de cette ferme d’alpage.

 Un charme authentique

Sous le charme de l’authenticité et de la situation unique, l’architecte d’intérieur s’est alors lancée dans un chantier d’agrandissement titanesque. Pour ne pas démolir les murs d’origine, il a fallu s’adapter et compter sur le savoir-faire des artisans de la région pour mettre une partie du chalet sur pilotis afin de creuser le sol en terre battue et ainsi gagner un étage et demi dans la pente enneigée. Une fois les volumes structurés, le chalet a pris une nouvelle amplitude, sur trois étages de 80 m2 chacun.

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Un espace fluidifié


En franchissant la porte, difficile d’imaginer l’ampleur des travaux, tant le bois qui recouvre tout du sol au plafond, semble avoir toujours été là. Il faut dire que Sylvie a volontairement choisi un bois vieilli par les intempéries et les années, qui, une fois coupé et posé, a été sablé pour le rendre plus lumineux. L’unicité du revêtement et la suppression des portes à l’exception de celles qui mènent aux chambres et aux salles de bains, ont également contribué à la sensation de fluidité. Pour le structurer, l’accent a été mis sur des détails, comme le sol dallé de la cuisine qui donne l’impression d’un grand tapis ou encore la cheminée intégrée dans le mur en pierres de Bourgogne, ouvert côté cuisine et côté salon.

La décoration est au diapason avec des matériaux et des tissus choisis dans une palette de coloris allant du beige au marron, en parfaite harmonie avec les lambris et le parquet. “L’idée était de conserver l’atmosphère chaleureuse d’un chalet mais d’éviter les codes classiques du genre, explique Sylvie. J’avais envie de contemporain et d’intemporel”. Et tant pis pour Charles Ingalls…

Par Sylvie Thébaud

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Une ferme en pleine montagne

Vincent Thibert

Sur pilotis, le chalet de Sylvie plonge sur le massif des Aravis.

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Un salon habillé de marron

Vincent Thibert

Murs, plafond et parquet ont été tapissés de planches de bois vieilli. Canapé “My World” de Philippe Starck, tabourets “Méribel” et “Berger” en bois massif de Charlotte Perriand, le tout Cassina. Fauteuil et repose pieds “Aal” en tissu, design Hee Welling pour Hay. Lampadaire vintage “AJ” d’Arne Jacobsen. Fauteuil Chesterfield en cuir, chiné sur le marché de Saint-Tropez, recouvert d’un plaid en fourrure. Tapis en laine et bambou vert réalisé sur mesure, Limited Edition. Paire d’appliques, Artemide.

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Un escalier avec une cheminée intégrée

Vincent Thibert

L’escalier se fond dans le mur en pierres de Bourgogne, posées une à une et volontairement de manière irrégulière. Au centre, la cheminée, intégrée dans le mur, permet de profiter du feu côté cuisine et côté salon. Assiettes et mugs, Le Bon Marché Rive Gauche ; théière, Mariage Frères. Suspensions, Merci.

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Un escalier entre bois et pierre

Vincent Thibert

L’escalier mène au sous-sol où se trouvent deux chambres de plain-pied sur la terrasse plein sud. Le mur a été réalisé avec les tavaillons, des planchettes en bois récupérées sur l’ancienne toiture. Tabouret de bar “DSW” de Eames (Vitra).

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Une cuisine en bois avec son long comptoir

Vincent Thibert

Au sol, mosaïque géométrique “Gouache 10”, Lea Ceramiche Slimtech. Le long du mur, une crédence noire très graphique, “Mauk Spina”, Lea Ceramiche Slimetch. Au centre, un meuble composé de tiroirs Ikea et d’un plan de travail réalisé sur mesure en quartz compressé, fait office de table de salle à manger. Les meubles de cuisine Ikea ont été peints en noir afin de les personnaliser (Farrow & Ball). Les poignées années 50 ont été chinées aux Puces. La hotte en inox (Falmec), est prolongée par deux étagères. Tabourets de bar, Weylandts. Suspensions, Merci.

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Une salle de bain mansardée en bois avec sa touche de noir

Vincent Thibert

Dans la salle de bains mansardée qui communique avec la chambre, on retrouve le parquet “Authentic” (Autrement les Sols) et les poutres en bois veiné. Le meuble de rangement fait office de banc et court sur toute la longueur jusqu’à la baignoire Villeroy & Boch. Deux petites lampes “Pipistrello” de Gae Aulenti (Martinelli Luce) éclairent la pièce. La baignoire est recouverte de carreaux Mutina qui se prolongent sur le sol. Robinetterie “Tara” Dornbratch.

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Une chambre en bois mansardée

Vincent Thibert

L’étage abrite deux chambres. Dans celle de Sylvie, le lit est disposé au milieu et la tête de lit cache les vasques posées de l’autre côté. Miroirs “Adnet”, Gubi, appliques “304”, Gras. Draps blancs en percale de coton, My Bed.

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Une entrée rustique

Vincent Thibert

La porte d’entrée est d’origine. Les tomettes qui, elles aussi, semblent avoir toujours été là, sont en fait des modèles en terre cuite émaillée “Tierras” de Patricia Urquiola pour Vicalvi. Conçue comme un vestiaire, cette entrée qui accueille bonnets, vestes et sacs à dos, a été équipée de patères colorées Sentou.

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