Afrique, Europe, Asie, XIXe siècle, années 60 et 70 : styles et époques se mélangent ici sans interdit. En visitant cette ruine érigée au XVIIIe siècle dans ce quartier encore préservé des boutiques à touristes, Roberto et Emma ont su qu’ils avaient là une opportunité à ne pas manquer, eux qui rêvaient d’une maison accueillante et qui leur ressemble, dans ce pays où ils passaient leurs vacances. “Ici l’atmosphère est unique, confie Emma. Les gens sont si attentionnés, la culture est fascinante et la cuisine unique. Ce sont des valeurs auxquelles nous sommes très sensibles.”

Entrepreneur florentin, Roberto Caciolli aime les challenges. Avec son épouse Emma Rochlitzer ils ont fait de ce riad un lieu d’exception en accentuant son charme singulier. Globe-trotteurs partageant leur vie entre l’Italie, Londres et Marrakech, ce couple de citoyens du monde s’est fait épauler par une équipe d’artisans désireux de redonner son âme à la maison. La structure de la bâtisse, les portes d’origines, les sols en pierres de Ouarzazate, les stucs et les murs en tadelakt (l’enduit à la chaux traditionnel marocain) ont été restaurés pour conserver l’authenticité des lieux. La pièce maîtresse est un nouvel escalier aux reflets sombres qui grimpe le long des trois niveaux, habilement intégré au décor. “Pour les aménagements, j’avais envie de mixer des éléments forts, raconte Emma.

Vidéo du jour

Nous avons donc chiné aux puces de Paris et du Bab Lakmis à Marrakech, chez les antiquaires de Londres et Milan, dans les souks du Caire, des pièces de mobilier design des années 60, 70, mais également des lustres et miroirs en verre de Murano du début XXe, des objets, des sculptures et des photos anciennes africaines.” Rythmée par les baignades dans le bassin creusé au cœur du patio, les bains de soleil sur l’immense terrasse dominant la ville et les pauses déjeuner, la vie prend son temps. Et, lorsque la nuit tombe sur la ville aux mille ocres, Emma, Roberto et leurs fils se faufilent à travers les ruelles animées de la médina pour aller dîner du côté du Gueliz (l’ancien quartier français) dans les restaurants à la mode, pour poursuivre leur tour du monde hors les murs de leur paradis.

Par LAURENCE DOUGIER

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Un bassin rafraîchissant

Nicolas Mathéus

Un bassin rafraîchissant a été creusé au coeur du patio. Contrastant avec les stucs et les antiques portes à battants, un fauteuil "Elda" de Joe Colombo (éditeur Comfort-F. LLi Longhi, puces de Saint-Ouen) trône, tout de cuir ocre gainé. Tapis de laine façonné à la main, déniché dans les souks de la médina.

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Un salon oriental moderne

Nicolas Mathéus

Dans le salon, Emma et Roberto ont opté pour des murs ultralisses en tadelakt noir profond, relevés par un panneau en stuc aux accents années 40. Canapé en coton blanc réalisé sur mesure, fauteuils vintage en cuir brun chinés aux puces de Saint-Ouen, tapis ancien acheté dans les souks.

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Un bureau vintage

Nicolas Mathéus

Dans le bureau, Roberto a conservé son ancien iMac de 1998 devenu collector et mixé les genres avec un bar et des tabourets seventies, chinés aux puces de Clignancourt et à Bab Lakmis. Le miroir de Venise en verre de Murano, qui vient d’un ancien palais du Caire, a été déniché lors d’un voyage en Égypte.

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Un escalier comme élément central

Nicolas Mathéus

Pièce centrale du riad, le bel escalier a été conçu tout en tadelakt gris anthracite. Reliant les trois niveaux de la maison, il permet d’accéder au toit-terrasse.

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Une salle à manger pleine de style

Nicolas Mathéus

Ouverte sur le patio, la salle à manger mêle les styles et les matières. Table et chaises années 70 côtoient avec brio un monumental lustre?en verre de Murano début XXe et une statue africaine du Sahara trouvée dans les souks.

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Une salle de bains qui joue sur les oppositions

Nicolas Mathéus

Située au premier niveau, la suite parentale se décline en gris et rouge sombre. Pour la salle de bains, Emma a fait réaliser une immense baignoire arrondie en tadelakt. Lavabo façonné par des artisans locaux. Le miroir en verre de Murano 1930 et le lustre début XXe donnent une ambiance baroque. Collection de paniers à paillettes argentées trouvés dans les souks de la médina.

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Une chambre comme un alcôve

Nicolas Mathéus

Dans l’alcôve de la chambre, le mur du fond a été conçu en plâtre ajouré pour dissimuler le dressing aménagé juste derrière. Lit tapissé de velours rouge, couvre-lit et coussins en fourrure blanche confectionnés sur mesure. Lampe de chevet seventies, chinée aux puces à Londres.

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Un couloir à ciel ouvert

Nicolas Mathéus

Le long des coursives à ciel ouvert, les murs en briques inspirés des maisons traditionnelles sont posés en chevrons. En bois patiné noir, les fenêtres proposent une version moderne des moucharabiehs. Le tapis ancien à damier a été acheté dans un souk.

 

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