Au bout d’une ruelle aux abords de la médina, se dresse une haute porte ancienne, recouverte de clous et peinte en bleu. Elle abrite une vaste demeure, érigée en 1725, et au charme particulier : Hussein Ier, premier bey de Tunis, qui régna sur la Tunisie début XVIIIe, en avait fait sa maison de plaisirs. C’est ce palais que Philippe Xerri, le fondateur de Rock The Kasbah, a investi depuis quatre ans pour y vivre et y exposer ses créations.
Sur 450 m2, dans des pièces aux proportions majestueuses, on trouve des murs entièrement recouverts d’azulejos (les carreaux de céramique n’étaient pas encore fabriqués sur place à l’époque) et des sols en marbre blanc. Un écrin à la démesure de cet iconoclaste. Autodidacte, Philippe Xerri s’est lancé en 1997 dans les accessoires de mode avant, dix ans plus tard, de se mettre à la déco, option “nomade” et “ethnique design”.
Sans aucun complexe, son imagination débridée a fait le reste. “J’ai donné un esprit glam rock à cette demeure historique en mélangeant du mobilier chiné des années 50-70 à mes créations, fauteuils lampadaires et tables”, raconte celui qui conçoit sa décoration comme il organiserait un voyage pour ses amis, que ce soit chez lui ou pour des clients, particuliers ou restaurateurs. Son plaisir ? Croiser les influences. “J’aime rencontrer ici, dans mon pays d’adoption, des artisans au savoir-faire ancestral, et les amener à réaliser des gammes de mobilier et des objets simples et contemporains, comme ces luminaires en forme d’arbres et ces poteries en argile de Sejnane.” Pour une déco ethno-rock en liberté.
Par Catherine Cornille