Lorsqu’on est étranger et qu’on pense à Paris, on pense place de la Concorde, Champs-Élysées et boutiques de luxe de l’avenue Montaigne. Parce que c’est l’une des artères les plus en vue de Paris et parce qu’en guise de vis-à-vis cet appartement donne directement sur les géraniums rouges du Plaza Athénée, c’est ici et nulle part ailleurs que son propriétaire, un homme d’affaires philippin, voulait s’offrir un pied-à-terre. Avec un tel voisinage, l’élégance est de mise et le cabinet d’architecte Desjeux Delaye en charge de son aménagement a d’ailleurs été très précisément briefé sur ses attentes et sa vision du chic à la française. “Il ne s’agit pas d’un simple pied-à-terre, mais d’un appartement destiné à la location, il doit donc plaire à tous les profils, tout en symbolisant l’esprit parisien contemporain” explique Daphné Desjeux.
Le duo a choisi de traiter cette surface de 160 m2 comme une suite d’hôtel. Un choix qui faisait doublement sens puisque le propriétaire des lieux est à la tête d’un empire hôtelier et que Daphné Desjeux et Dorothée Delaye ont travaillé à plusieurs reprises sur des projets de boutiques-hôtels. Pour créer une atmosphère susceptible de plaire aux hommes comme aux femmes, aux Américains comme aux Asiatiques, aux seniors comme aux plus jeunes, les architectes ont misé sur un projet “minimal chic”. “Nous avons opté pour la sobriété, la couleur est bien présente uniquement sur de petits objets ou des textiles, des pièces qui peuvent se ranger facilement”, précise Daphné Desjeux.
Les matériaux sont luxueux, forcément, et intemporels comme le marbre du plan de travail de la salle à manger et celui de la salle de bains. Les détails ? Ils sont fonctionnels comme les liseuses de la chambre ou les discrets rangements intégrés taillés pour se faire oublier et les teintes murales qui s’harmonisent entre gris et vert d’eau. Le mobilier classique est simplement relevé d’une touche un peu plus audacieuse. Pour qu’il s’intègre au mieux dans l’espace, tout le travail de menuiserie a été dessiné et réalisé sur mesure, tout comme les canapés surplombés par d’immenses tirages photos qui apportent douceur et poésie. Au final, un décor sobre mais suffisamment personnel pour ne pas ressembler à une banale suite de 5 étoiles. Et si c’était cela le luxe ?
Par Virginie Dubocsq - Texte Carine Keyvan