C’est l’histoire, somme toute banale, d’un couple de Parisiens lassé du manque d’espace et soucieux de se rapprocher de sa région d’origine au moment de fonder une famille. Décidé à rallier Lyon pour s’y installer et y travailler – Julien est graphiste chez RezoZero et Mathilde la créatrice de la marque “Mademoiselle Dimanche” – c’est finalement à Saint-Étienne que le couple s’enthousiasme pour un appartement installé dans une ancienne usine de cartonnerie. “Le palier de 5 m2 à l’étage inférieur où l’on peut laisser les manteaux, les chaussures, la poussette et les trottinettes, le grand espace à l’étage supérieur ponctué de ses étonnantes fenêtres octogonales, les espaces cachés derrière les murs : comparé à Paris, c’était immense”, s’amuse Mathilde. Et tant pis pour les trois chambres que le couple appelait de ses voeux, les deux existantes feront bien l’affaire… “Nous n’avons pas fait de gros travaux mais en revanche réfléchi très en détail au moyen d’optimiser l’espace, et notamment la place perdue sous les combles.” Un bureau sous la pente du toit, un placard pour cacher les valises, un autre derrière un rideau dans la salle de bains, un long meuble de rangement et même un lit cabane pour servir de couchage d’appoint pour les invités et de salle de jeux pour leurs filles, chaque centimètre carré a été exploité. Des Velux, trois fenêtres, une grande verrière, la lumière arrive de partout et magnifie la palette de coloris choisis par Mathilde. “Outre le blanc de base, j’ai privilégié un bleu, un vert et un jaune très sixties que j’utilise aussi pour ‘Mademoiselle Dimanche’. J’ai d’ailleurs choisi plusieurs textiles, chaises et lampes pour créer un fil conducteur du salon aux chambres.” L’arrivée récente d’une deuxième fille dans la famille n’a pas fondamentalement changé les choses. “Nous avons échangé nos chambres, histoire qu’elles aient la plus grande. Peut-être, sans doute même, que d’ici quelque temps on bougera. Quand on était Parisiens, on avait envie d’espace. Maintenant qu’on est ici, on a envie d’extérieur et de verdure.”
Par Delphine Fromental Texte Adeline Suard