Pour que ce grand appartement blanc devienne un lieu de vie rempli de gaieté, dynamisant et toujours en mouvement (à l’image d’une famille nombreuse), la couleur est au rendez-vous. Cette dernière s’exprime de différentes manières, en habillant les moulures d’un bleu lumineux et les murs de papiers peints floraux dépareillés (Designers Guild). La couleur se pose aussi sur quelques meubles pour accentuer le mélange des genres. Le bleu éclatant devient le fil conducteur de l’appartement, donnant vie aux encadrements de portes, et se déclinant un peu partout. Il se prolonge ainsi dans la cuisine, devenant un peu plus vert avec les émaux de Briare sur la crédence, puis kaki dans le couloir avec ce meuble d’origine. Ces associations de bleu et de vert, couleurs intemporelles qui ne se démodent pas et dont on peut facilement travailler les camaïeux selon Delphine, apportent une belle harmonie au lieu, placée sous le signe de la sérénité et du raffinement.

Côté meubles, le contemporain se mêle à l’ancien. Le bureau mural chiné au Puces côtoie les suspensions « nuages » de Céline Wright et plusieurs canapés en velours où l’on peut se lover à plusieurs. Le tout crée un espace familial décoré sur une base de classique, rehaussée de détails pop et flashy qui font toute la différence. Le style et l’ambiance se prolongent dans toutes les autres pièces de vie de la maison, de la cuisine à l’entrée aux airs de petit salon, l’idée étant de rendre l’espace plus convivial et chaleureux, un lieu où tout le monde aime se retrouver.

Dans le couloir, on accède à un univers plus sombre, mais toujours vivifiant, où le noir est à l’honneur. Voici la preuve que cette teinte n’est pas austère et qu’elle ne réduit pas la notion d’espace. Conduisant aux chambres, le couloir a été aménagé comme une véritable pièce que l’on décore de la même façon. Aménagé d’étagères, de patères et de placards muraux, il se veut aussi indispensable que décoratif pour donner le ton dans la déco de l’appartement. Delphine Estour a choisi la couleur noire pour instaurer une certaine douceur, une atmosphère paisible, lorsqu’on accède aux pièces dédiées au repos, mise en valeur par un éclairage reposant (fait de suspensions vintage et d’une bande de LED qui s’allume automatiquement). Delphine joue aussi avec les volumes et les perspectives qui rythment ce grand couloir en posant un papier peint au plafond et en fixant un miroir au mur dans lequel se reflète la grande toile d’Ewa Bathelier à l’autre bout.

Ce petit grain de folie atypique qui règne dans tout l’appartement démontre que l’haussmannien peut aisément s’habiller de couleur, que le blanc n’est pas incontournable…