Tous ceux qui ont vécu dans moins de 30 m2 en ont rêvé : un lit qu’on rabat au mur pour déployer la table du petit déjeuner. Un rêve qui, au contact de la réalité, se transforme souvent en lit laissé ouvert, et en repas qu’on prend sur ses genoux… “Les modèles bas de gamme de lits escamotables sont souvent très lourds et compliqués à manier, explique l’architecte Bruno Betani. J’ai voulu ce qui se fait de mieux pour que ce soit un vrai plus, et pas une galère chaque matin.” En achetant cet appartement “le moins beau et le moins cher possible”, ce spécialiste des petites surfaces
a pris le parti de “complètement le désosser, ne laissant ni le sol ni le plafond”. Même les moulures en staff, comme le parquet Versailles, sont tout neufs, alors qu’ils ont l’air d’avoir toujours été là. Son ambition pour cet appartement qu’il a acquis pour le mettre en location : “tout faire pour qu’il soit le plus facile à vivre possible, habillé de beaux matériaux – marbre de Carrare et chêne – et équipé de détails qui font la différence.” Outre le lit escamotable, les portes de trois mètres réalisées sur mesure ou le fameux papier peint Grand siècle en trompe l’oeil de la Maison Martin Margiela, Bruno Bertani a également choisi d’entourer son bloc-cuisine ultra sobre – “comme un tableau” – de deux portes identiques qui donnent l’impression de déboucher sur des couloirs ou d’autres pièces. Et si l’une mène effectivement à la salle de bains, l’autre ne donne accès… qu’au frigo ! “L’avantage, conclut-il, c’est que cet aménagement donne l’illusion d’habiter dans une surface bien supérieure à la réalité.” Un vrai coup de baguette magique.
Par Delphine Fromental Texte Adeline Suard