Agnès Guillemin et Agnès Chryssostalis sont deux amies qui ont fait ensemble leurs études d’architecture à UP9. Elles ont d’abord travaillé chacune de leur côté chez les meilleurs architectes français, dont Godin, Portzamparc et Buffi, avant de monter leur agence, Agnès & Agnès, il y a dix ans. Depuis, elles construisent, agrandissent, surélèvent, rénovent appartements et maisons, dessinent des meubles astucieux, le plus souvent du mobilier pour enfants. Et quand il s’agit de travailler pour leur propre compte, rien ne leur fait peur. Il y a cinq ans, Agnès Chryssostalis
trouve cet ancien atelier de confection au rez-de-chaussée d’un immeuble du 10e arrondissement de Paris, à l’abandon depuis plusieurs années. Une surface qui n’avait rien pour plaire, aveugle, sans autres fenêtres que quelques “jours de souffrance”. Avec son mari, ils sautent pourtant sur l’occasion et l’achètent. Le permis de construire pour un local commercial impliquant un retrait de six
mètres sur l’arrière, Agnès profite de cette contrainte pour créer un patio-terrasse bordé de verrières pour faire entrer la lumière. Elle choisit également de ne pas installer sa chambre en façade pour ne pas casser le volume et permettre à la lumière de circuler de la façade à la terrasse sans obstacle. Pour donner un esprit singulier au lieu, Agnès a l’idée de loger son lit dans une boîte. Des couleurs fortes qui tranchent avec les murs blancs et un sol en résine très clair pour refléter la lumière, sa cabane contemporaine au volume souligné par un éclairage indirect, a été réalisée par l’ébéniste Régis Goyon. Posée comme un meuble dans l’espace principal, ce module très graphique est prolongé par une salle de bains au plafond en verrière qui semble avoir toujours été là, tout
comme la chambre des enfants située de l’autre côté de la terrasse qui profite à la fois de la vue et de la lumière. La chambre d’appoint aménagée dans une cave de 30 m2 au sous-sol sert, elle, pour les amis de passage.

Par Catherine Ardouin

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Une pièce principale atypique

yannick labrousse/temps machine

Dans la pièce principale, la chambre est installée dans un cube bardé de planches de multipli de bouleau laqué noir et flanqué d’ouvertures aux encadrements en saillie, rose persan et bleu azur. Un fauteuil “Acapulco” en acier galvanisé et cordes plastiques (Galerie Sentou) et un canapé gris (Habitat), entourent la table basse en marbre de Saarinen (Knoll), sur laquelle sont posées une théière japonaise et des tasses grecques rapportées de Sifnos.

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Une entrée trouée

yannick labrousse/temps machine

Dans l’entrée, face à la cuisine, un mur-rangement a été dessiné par Agnès, ponctué de trous placés de manière irrégulière pour alléger et aérer la façade et faire office de poignées. Y sont intégrés, machine à laver, penderie et placard technique en retrait dans la niche peinte en rose shocking qui souligne le décalage de volume. Une autre niche accueille les cartables de Simon et Elias, ses deux fils.

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Une cuisine lumineuse et colorée

yannick labrousse/temps machine

Dans la cuisine, une fenêtre-verrière a été créée, donnant sur la cour de l’immeuble. À gauche, sur le mur, une applique rééditée de Charlotte Perriand. Un vase “Avril” des Tsé&Tsé est posé sur la table en chêne (Habitat), éclairée par une suspension “Random Light” de Bertjan Pot (Moooi), entourée de chaises vintage “DSW” et “DSR” de R & C Eames (Vitra) aux coques en fibre de verre grise, noire et blanche. Un mur couleur soleil contraste avec le stratifié blanc de la cuisine Ikea.

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Une salle de bain en mosaïques

yannick labrousse/temps machine

Dans la salle de bains, le meuble a été conçu sur mesure, en multipli de bouleau laqué noir mat, résistant à l’eau. Il englobe un placard et une niche et intègre deux vasques (Duravit). Au-dessus, un miroir en bandeau refl ète la douche toute habillée de pâtes de verre qui reprennent les couleurs de l’appartement, comme le sol (Trend).

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