Adieu moulures, murs nus et parquet ciré. Bonjour miroirs, peinture flashy et détails arty. Quand, comme Marie Ange de Charry, on vend toute la journée de luxueux appartements, on a envie d'autre chose pour chez soi. Chez elle, c'est cet hôtel particulier du 16e arrondissement de Paris, à deux pas du Trocadéro où elle et sa famille occupent un duplex de 210 m2. Beaucoup de lumière, une hauteur sous plafond de 4 m 20 : jusqu'ici rien que tu très classique. Pour faire voler en éclats ces codes plutôt bourgeois, Marie Ange a imaginé comme un cabinet de curiosités peuplé de ses obsessions très personnelles : "Je suis fan du rose, j'en mets partout. Ce n'est pas un hasard si ma fille s'appelle comme ça", s'amuse-t-elle en énumérant les déclinaisons de sa couleur préférée, de la table du salon à sa chambre en passant par le flamant qui veille sur les escaliers dans l'entrée ou par la cape de torero du célèbre El Cordobes achetée aux enchères et posée à côté du canapé, comme une sculpture.
Pour éviter l’écœurement, Marie Ange a également soigné quelques détails plus sobres mais tout aussi graphiques dans les couloirs ou dans la salle à manger où une ancienne bibliothèque repeinte en plein profond sert de vaisselier. Des classiques marchés Paul-Bert et Serpette de saint-Ouen aux très basques allées des puces Ahetze, Marie Ange ne rate jamais une occasion d'ajouter une pièce étonnante à son petit musée personnel, comme cette robe de mariée achetée lors d'une exposition chez Marie-Victoire Polyakoff qui trône aujourd'hui en bonne place dans son salon ou ces tableaux contemporains en Plexiglas qui ornent les murs de sa chambre et du petit salon-bibliothèque. Un grain de fantaisie qui ajoute au charme des dorures et du marbre.