Nous l’avions quitté dans un loft monumental, ouvert aux fêtes et aux shootings de pub. Trop grand? Un soir il a eu envie de tout changer. Jacques Leseur aime les jardins et les voyages, au bout du monde... ou de sa rue. Il s’est aménagé une vie pour rêver et s’évader. En cohérence avec ses envies de “bougeotte”, mais sans quitter un quartier vivant qu’il affectionne, son nouvel intérieur parisien de 90 m2, perché au 5e étage, est une escale plus intime, très personnelle.
Parquet en chêne en point de Hongrie et marbre de Carrare: l’architecte Frédéric Berthier n’a négligé aucun détail. Jacques non plus: “J’ai toujours adoré pour leur sobriété, leur modernité et leur élégance, les fauteuils de Rietveld, les tabourets de Nogushi, la chaise d’Harry Bertoia, les lampes d’Ingo Maurer... Et je souhaitais respecter l’esprit zen du lieu. Mais après vingt ans de design, j’assume mes exigences de confort et de proportions! J’ai donc dessiné moi-même la table et le canapé.” Érudit, écolo, il en pince surtout pour sa terrasse de 18 m2 : “Un laboratoire botanique où j’ai acclimaté mon humble collection d’érables japonais, mes compagnons de quinze ans.” Témoins d’une passion pour les jardins qu’il aménage désormais en Corse, à Ibiza, à Paris et en Bretagne, les fleurs d’oranger, le mimosa et le jasmin embaument jusque dans la cuisine-salle à manger. À l’ouest, le crépuscule est grandiose. À l’est, quelques étoiles scintillent en collier de perles. La vie est douce sous le ciel de Paris.
Aujourd’hui créateur de jardins et de terrasses, Jacques cultive la sienne avec minutie et passion.
Par LAURENCE DOUGIER