ROBERT MALLET-STEVENS, UN ARTISTE COMPLET

Robert Mallet-Stevens est un architecte français né en 1886 à Paris. Il étudie à l'École spéciale d'architecture de Paris, et obtient son diplôme en 1910. Mais l'artiste ne se cantonne pas à l'architecture et se passionne notamment pour les créations de décors de films. Il a notamment réalisé les décors pour "Les Trois mousquetaires" de Henri Diamant-Berger en 1920, et "Le Tournoi dans la cité" de Jean Renoir, en 1928. Tout au long de sa carrière, Robert Mallet-Stevens conçoit de nombreuses résidences privées. Une caserne de pompiers réalisée à Paris en 1936 constitue son unique projet public. Parmi ses maisons les plus célèbres, on peut citer la villa Paul Poiret, restée inachevée suite à la faillite de l'entreprise du couturier Paul Poiret, et réhabilitée depuis 2008. Commandée en 1921, la maison est représentative du travail de Mallet-Stevens, influencé par le modernisme et la sécession viennoise : des lignes sobres, des structures cubiques, une vision rationnelle et fonctionnelle de l'architecture, où la lumière est pensée comme un matériau à part entière. La villa Noailles, commandée par le vicomte Charles de Noailles, répond à des impératifs semblables : tout doit être utile, ordonné, sans laisser place à l'ornementation superflue. Parmi ses autres réalisations célèbres, on peut citer la Maison Trapenard à Sceaux (1932), et l'hôtel casino La Pergola à Saint-Jean-de-Luz (1928).



UN PILIER DU MOUVEMENT MODERNE

Robert Mallet-Stevens était un architecte engagé dans le mouvement moderniste, prônant une architecture rationnelle et fonctionnelle. Il a laissé plusieurs essais qui développent ses thèses, comme "Une cité moderne" en 1928, ou "Grandes constructions" en 1929. En 1929, il fonde l'Union des Artistes Modernes, à laquelle adhèrent d'autres grands noms du modernisme français, comme Jean Prouvé ou Le Corbusier. Mallet-Stevens fait également partie des fondateurs de la revue L'Architecture d'aujourd'hui et, dans les années 1930, il dirige l'École des Beaux-Arts de Lille. De son vivant, l'œuvre de Mallet-Stevens n'a pas acquis la notoriété dont elle bénéficie aujourd'hui. Il faudra attendre les années 1980 pour le découvrir, et une rétrospective lui est consacrée en 2005 par le Centre Pompidou. Certaines de ses œuvres, non achevées comme la villa Paul Poiret, ou laissées à l'abandon comme la villa Cavrois, doivent attendre les années 1990 ou 2000 pour être réhabilitées. Il semble pourtant que son positivisme architectural corresponde aux attentes modernes. Il décrit ainsi sa villa Cavrois : "air, lumière, travail, sports, hygiène, confort et économie". Un programme qui paraît très actuel !

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