Pour mieux comprendre les différences entre les multiples types de poêles, voici les forces et les faiblesses de chacune de ces familles d’appareils parmi lesquelles on retrouve : les poêles à bûches, les poêles à granulés, les poêles canalisables, les poêles hydrauliques, les poêles à inertie, les poêles à gaz, les poêles à pétrole.

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Les poêles à buches

Sergio Leoni

Cette version classique du poêle est d’abord la plus économique à l’achat comme à l’usage. Mais avant tout, les poêles à bûches permettent de satisfaire les inconditionnels du feu de bois. Spectacle des flammes, crépitement des braises, chaleur incomparable, tout y est, hormis peut-être l’odeur puisque ces appareils sont désormais parfaitement hermétiques. C’est d’ailleurs l’une des raisons de l’amélioration de leurs performances. Car les poêles d’aujourd’hui exploitent mieux la combustion des bûches et parviennent à atteindre un rendement de plus de 80% contre moins de 50% autrefois. Des améliorations qui se répercutent sur leur consommation, mais aussi sur leur puissance. On trouve ainsi des modèles dans une large gamme de puissances de seulement 4kW à plus de 30kW pour certains appareils.

Plus efficaces, ces poêles chauffent mieux tout en utilisant l’énergie la moins chère du marché, renouvelable de surcroit. On estime ainsi que le kW fournit par un appareil à bûches coûte moins de 4 centimes contre 7 centimes pour une chaudière gaz, 10 centimes pour une chaudière fioul et 14 centimes pour un radiateur électrique. Et quand on sait que la version bûches est aussi la moins chère à l’achat avec des modèles performants à partir de 1000€.

Pour repérer les modèles les plus efficaces, le label Flamme Verte reste un excellent indicateur. Attribuant un nombre d’étoiles (de 1 à 7) en fonction des performances de l’appareil, le label ouvre le droit à des subventions et crédits d’impôt dès lors que le poêle obtient au moins 5 étoiles. Car en utilisant une énergie renouvelable, le poêle à bûches est un moyen de chauffage encouragé en rénovation par les pouvoirs publics. Dans le neuf, il permet aussi de répondre à une exigence de la RT2012 qui impose d’utiliser une énergie renouvelable à hauteur de 5kW/m2/an.

Tant d’avantages valent bien quelques petits inconvénients, et le premier d’entre eux est l’évacuation des fumées qui implique la mise en œuvre d’un conduit. Il faudra parfois le créer de toute pièce en réalisant une structure maçonnée. Et en rénovation, s’il en existe déjà un, il faudra le tuber pour qu’il soit adapté au fonctionnement de l’appareil. Enfin, il faut savoir qu’un poêle à bûches dispose d’une autonomie toute limitée (jusqu’à 6 heures pour certains modèles). Même s’il est possible de prolonger la diffusion de chaleur en choisissant un modèle à accumulation, (voir poêles à inertie ci-dessous), il faudra donc être en mesure de charger régulièrement l’appareil en bûches.

Photo : Poêle à bois Sergio Leoni

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Les poêles à granulés

MCZ

Dernier né de la famille des poêles, le modèle à granulé connaît à présent une ascension fulgurante, bien qu’il ait tardé à s’imposer sur le marché français. Adopté dès les années 80 dans les pays du nord de l’Europe, il ne rencontre le succès que depuis une quinzaine d’années chez nous. Mieux vaut tard que jamais, car ce type d’appareil a de nombreux atouts. D’abord il utilise lui aussi une énergie renouvelable, puisque le granulé (ou pellet) est composé de bois aggloméré dont la densité permet d’optimiser sa combustion. Aujourd’hui, les poêles à granulés sont les appareils indépendants qui exploitent le mieux l’énergie qu’ils consomment, parvenant à afficher des rendements jusqu’à 95%. Comme pour les poêles à buches, de nombreux formats de puissance existent, mais le gros avantage des modèles à granulés, c’est leur grande modularité de puissance. Il sera ainsi possible de faire fonctionner l’appareil à très bas régime ou d’en ajuster la puissance jusqu’à son maximum, en fonction des besoins de chauffage. Cette précision thermostatique est facilitée par le fonctionnement électronique des poêles à granulés. Allumage, programmation, régulation, le poêle se contrôle du bout des doigts, directement sur l’appareil, depuis une télécommande ou même un smartphone.

Dernier avantage, le granulé est plus petit et plus maniable que les bûches et permet d’équiper certains poêles d’un système de recharge automatique, si bien que certains appareils parviennent à fonctionner de manière autonome jusqu’à 72h.

Si leur design est souvent soigné et contemporain, les poêles à granulés n’offrent toutefois pas le même spectacle que les modèles à bûches. Bien que très conviviaux, avec un foyer plus réduit et sans aucun crépitement, on est plus proche de l’âtre d’un four que d’un véritable feu de bois. Si à l’usage, le granulé coûte environ 2 fois plus cher que les bûches, ce combustible reste très compétitif avec un coût égal à celui du gaz. Mais en utilisant une énergie renouvelable, ces poêles permettent de prétendre à certaines aides financières à l’investissement, mais aussi de répondre aux critères de la RT2012 et du label BBC. Avec un prix d’achat moyen situé autour de 3000 euros pour l’appareil, il faudra néanmoins ajouter les frais d’installation qui peuvent comprendre la mise en œuvre d’un nouveau conduit de fumées ou son tubage s’il en existait déjà un.

Photo : Poêle insert à granulés "Boxtherm", MCZ

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Les poêles canalisables

MCZ

C’est l’autre façon de distribuer la chaleur produite par un poêle à bois dans plusieurs pièces d’une habitation. Mais cette fois, hormis la convection naturelle qui chauffe l’espace à proximité de l’appareil, c’est de l’air chaud qui est directement acheminé vers des pièces éloignées par un système de gaines installé dans les murs ou les plafonds. Dans chaque pièce concernée, une petite trappe située au niveau des plinthes expulse la chaleur qui se répartit ensuite verticalement dans la pièce. Si le système est plutôt efficace, il implique d’une part une configuration architecturale particulière pour que la longueur des gaines soit aussi réduite que possible. D’autre part, étant plutôt difficile à réguler, ce système convient plutôt en renfort ou en association d’un autre moyen de chauffage comme un radiateur électrique. Si le réseau de canalisation est facile à mettre en œuvre en neuf, il est certes plus compliqué à installer en rénovation mais n’est toutefois pas aussi coûteux qu’un réseau de plomberie. Quant aux poêles, un surcout d’environ 20% est à prévoir pour une version canalisable.

 Photo : poêle à bûches "Thor", MCZ

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Les poêles hydrauliques

DDG

Amateur de confort et d’énergies vertes, ce type de poêle est fait pour vous ! Fonctionnant aux bûches ou aux granulés, un modèle hydraulique répartit la chaleur qu’il produit entre convection naturelle et chauffage central. Pour être clair, environ 40% de la chaleur est délivrée à proximité immédiate de l’appareil, quand 60% sert à réchauffer un petit ballon d’eau à l’arrière de sa structure. Une eau chauffée qui alimente ensuite un réseau de radiateurs à eau chaude disséminés dans toute l’habitation. En fonction de la puissance du poêle et des besoins en chauffage du logement, il pourra répondre seul aux besoins de chaleur ou se coupler avec une chaudière classique.

Un peu plus cher à l’achat, il faudra compter au moins 5000 euros pour acquérir un poêle hydraulique, mais il s’agit là de l’équipement procurant le plus de confort. Pas besoin d’investir dans un nouveau système de chauffage central puisque ce type d’appareil se raccorde à n’importe quel radiateur à eau chaude classique.

Photo : Poêle à bûches hydraulique "Eco Blue", DDG

Vidéo du jour
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Les poêles à inertie

Piazzetta

Là encore, il s’agit d’une fonctionnalité particulière aux poêles à bois. Qu’il fonctionne aux bûches ou au gaz, un modèle à inertie est composé de matériaux (pierres ou briques réfractaires) qui lui permettent d’accumuler naturellement de la chaleur pendant la combustion, pour la restituer une fois le feu éteint. Ces matériaux peuvent constituer directement le corps du poêle ou être ajoutés par le biais de blocs dits « d’accumulation ». Généralement disposés sur le dessus de l’appareil (en chapeau), ces blocs permettent de continuer à diffuser de la chaleur jusqu’à 12h après la fin de la combustion. L’inertie permet en outre aux poêles à bûches d’atteindre une autonomie suffisante pour être utilisés comme un système de chauffage fiable, et non un simple agrément. S’il faut environ ajouter 1000 euros à la somme normalement investie dans un poêle classique pour profiter de ces vertus, le jeu peut donc en valoir la chandelle à l’usage, tant en terme de confort que d’économies.

Photo : Poêle à bûches à accumulation "Piazzetta E929 MH", Seguin Duteriez

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Les poêles à gaz

S’ils n’ont pas les vertus écologiques du bois, les poêles à gaz ont toutefois quelques arguments. Et le premier d’entre eux c’est qu’ils s’adaptent à peu près partout. Pas de restriction réglementaire, peu d’inconvénients en copropriété, certains modèles mobiles n’ont même pas besoin d’être raccordé aux conduits d’évacuation de fumée. S’ils n’ont pas besoin d’être régulièrement rechargés, il faudra tout de même les alimenter par une bouteille de propane. Moins efficace, et surtout moins réaliste qu’ un véritable poêle à bois, un modèle à gaz conserve toutefois une forme de convivialité. Avec un coût d’achat très raisonnable (entre 100 et 500 euros), un poêle à gaz constitue une solution d’appoint assez originale, pour chauffer par exemple une pièce peu utilisée comme une chambre d’ami.

Photo : Poêle à gaz "Mini Ektor", Butagaz chez Leroy Merlin

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Les poêles à pétrole

Bien sûr, les poêles à pétrole ne peuvent en aucun cas servir de moyen de chauffage permanent. Trop polluants, trop gourmands en énergie, ils n’ont plus rien à faire dans une habitation d’aujourd’hui, tout comme les modèles à charbon d’ailleurs.

Mais cela ne les rend pas complètement obsolètes pour autant. Ils peuvent tout de même servir à chauffer exceptionnellement un espace utilisé très ponctuellement, soit parce qu’il n’est pas encore équipé d’un vrai moyen de chauffage (un chantier par exemple), soit parce qu’il n’est pas équipable  (comme un local isolé).

Photo : Poêle à pétrole "Qlima SRE3430-C", Leroy Merlin

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