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Un livre objet pour dire quoi?

Ronan Bouroullec : " Pour faire un point sur notre travail. Même si notre activité n'est pas à un stade de bilan à tirer. Elle est plus riche. C'est notre point de vue."
Photo : Ronan et Erwan Bouroullec
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Etiez-vous au départ formé à l'industriel?

R.B. : "Pas particulièrement. L'avantage de notre métier, c'est qu'il varie. Notre approche même est diversifiée. Cet apprentissage s'est fait sur le vif. Avec des éditeurs comme Vitra mais aussi avec les céramistes de Vallauris. Ou en faisant des bijoux. C'est un spectre de travail variant sur des tableaux différents. La définition du designer, c'est d'être capable de trouver des solutions à des contextes, des bonnes, avec intelligence.".
Photo : Cloud, bague et boucles d'oreilles, 2003, éditeur Biegel, Allemagne.
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La relève auprès des éditeurs de design italiens, c'est vous?

R.B. : "Nous ne pensons pas en ces termes. Les journalistes, plus.".
Photo : Chaise Hole, 2000, éditeur Cappellini, Italie.
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Innover dans un monde saturé d'objets, c'est dur?

R.B. : "Un monde saturé d'objets oui. Il faut donc un design adaptable, pas coincé par un usage. A emporter avec soi quand on déménage. Un design à géométrie variable en terme de flexibilité.".
Photo : Cabane, éditeur Galerie Kreo, France.
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La non boutique Issey Miyake. Starisée par les médias?

R.B. : "Cette boutique est à l'image de notre travail. C'est une boîte de jeux, un outil, une boîte à outils. Il ne s'agissait pas de faire un feu d'artifice. A priori les vêtements d'Issey Miyake sont eux-mêmes un feu d'artifice. Là, c'est un type d'accroche différente. On est parti de l'idée d'un cintre et de vêtements flottants. On a là une autre sorte d'image, de sorte que les choses se répondent assez bien dans une disparition définitive.".
Photo : boutique A-POC, vue du magasin, 2000, Issey Miyake, Paris.
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Le scénario du dernier système de bureau Joyn chez Vitra?

R.B. : "L'idée principale est de ne pas offrir une machine compliquée, peu adaptable, à laquelle les gens se plieraient. Désacraliser un peu le bureau. Le rendre compréhensible. On a vécu une période de recherche exagérée sur les fonctions. Avec trop d'objets y correspondant. Notre système de bureau est simple, accessoirisable. C'est une page blanche.".
Photo : Joyn, système de bureaux, table, 2003, éditeur Vitra, Suisse.
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Sur un projet, vous êtes carré ou " work in progress "?"

Il n'y a pas de méthode d'approche. Chaque projet est une nouvelle mise en abîme. Pas exactement partir de zéro, plutôt désapprendre... Nous ne sommes pas les VRP de notre nom. Nous ne restons pas figés sur un dessin. Quand on est d'accord sur une idée, il reste à la faire entrer dans les contraintes d'un marché. Pas des contraintes au sens de freins. Faire une chaise à 70 € ? On y intégrera ce qu'il faut pour ça. Elle sera en plastique par exemple. Ces contraintes n'ont rien de bloquant.
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La beauté en soi, ça vous intéresse?

R.B. : "Bien sûr. On a connu un courant dans lequel la beauté et le dessin d'un objet n'étaient pas importants. Alors que le dessin et les proportions nous sont chers. Le design, c'est une idée, un peu d'humour. Un bon projet, c'est comme un bon plat, difficile d'en décomposer les ingrédients.".
Vase, 2001, éditeur Galerie Kreo, France.
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Et là, vous travaillez sur quoi?

R.B. : "Beaucoup de choses. Entre autres, du mobilier domestique pour Vitra dans une approche différente de ce que nous avons fait chez Cappellini. Une maison flottante à Chatou. Elle est amarrée mais peut se déplacer. Et une exposition dans un musée d'art contemporain à Los Angeles." On écoute encore Ronan. Il nous parle de la forte impression que lui a laissée, il y a deux ans au Japon, la maison de Noguchi, traditionnelle mais avec des aménagements précis. Il évoque le siège tokyoïte de Prada signé Herzog et de Meuron. Un O.V.N.I de verre matelassé comme un sac Chanel. Il a apprécié mais bon.
Photo : Vases, 2001, éditeur Galerie Kreo, France.
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Ronan et Erwan Bouroullec. Editions Phaidon.

Conçu et écrit par les frères Bouroullec, avec des textes de l'éditeur italien Giulio Cappellini, de l'éditeur allemand Rolf Fehlbaum (Vitra) et du couturier Issey Miyake ; Conception graphique Geoffroy Cottenceau et Julien Gaillardot.
208 pages, 300 photos en couleur.
49,95 € (www.phaidon.com)

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