"Plus animé, plus contemporain et proche du centre-ville.” Lorsqu’Ettore Villano et sa compagne Erminia quittent Santa Maria della Grazie, un élégant quartier résidentiel “un peu ennuyeux”, le couple, passionné d’architecture et collectionneur de design, oriente spontanément ses recherches sur Porta Venezia, au nord-est de Milan : un environnement plus intrigant et éclectique, avec ses façades d’époque 1900 à 1950. Après deux ans de “traque”, ils dénichent 120 m2 dans un immeuble 1930, où vécut le peintre et illustrateur Achille Beltrame Banco. Cloisonné, sombre, désuet, l’appartement exige une rénovation complète. Pour opérer sa métamorphose, leur choix, à la fois affectif et raisonné, se porte sur l’architecte Giuliano Andrea dell’Uva. Installé à Naples, il a magistralement rénové un ancien monastère en chambres d’hôtes à Capri. “Et comme nous, Giuliano cultive la passion du design italien, des années 50 à aujourd’hui, explique Ettore. L’amitié et la complicité qui nous lient reposent également sur nos racines napolitaines communes.” Autre lien affectif et esthétique: “Notre attachement commun aux tissus cultes de Livio de Simone.” Un temps oublié, ce créateur de mode napolitain habilla la jet-set dans sa boutique de Capri, dans le sillage de Jackie Kennedy Onassis et de sa sœur Lee Radziwill... Un style unique, réorienté vers les tissus pour la maison par Giuliano Andrea dell’Uva, qui a repris la direction artistique de la marque en 2014.

Une rénovation radicale

Les cloisons sont abattues, remplacées par des portes coulissantes “qui permettent enfin à la lumière de traverser la maison d’est en ouest”, explique l’architecte. Modulable, la bibliothèque minimaliste en fer noir relie d’une ligne continue le salon et la chambre du couple. Ce jeu graphique agrandit aussi l’espace, dans un esprit loft, suggéré par le mur ancien en briques, conservé par l’architecte et simplement badigeonné de blanc. La cuisine miniature est, elle, structurée comme un îlot précieux: du chêne noir strié et du marbre nervuré “dans la masse, pour un rendu plus dynamique”, précise l’architecte. Clin d’œil à l’histoire de l’appartement, “le sol revêtu de résine rappelle, par ses quatre couleurs différentes, l’ancien emplacement des pièces”. Dans cet écrin urbain, meubles signés Charlotte Perriand et Patricia Urquiola, œuvres et tissus au graphisme méditerranéen rivalisent de gaieté pour accueillir le premier enfant du couple... et “futur collectionneur”, sourit le nouveau père: “La chambre de notre fils Griele est déjà meublée avec la tête de lit de Gio Ponti !”

Vidéo du jour

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Texte : Geneviève Dortignac avec Isabelle Dortignac

Photos : Nicolas Mathéus

Marie Claire Maison N°491

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Un salon haut en couleurs

Nicolas Mathéus

Les couleurs du design. Sofa “Serpentine” en velours bleu, 1950, Vladimir Kagan, coussins Lindell. Table ronde laquée “Altavilla”, Cappellini et table à rayures “Fishbone”, Patricia Urquiola, Moroso. Vase rouge, Venini. Sous la toile de l’artiste napolitain Gianni Pisani, console “Quaderna”, 1970, par Superstudio, Zanotta, lampe “AS 1C Nemo”, 1970, de Franco Albini et tabouret d’Ico Parisi. Sur la gauche, un fauteuil tapissier à structure métal laqué blanc, Patricia Urquiola, Moroso. Table “Tempo Rasulo”, Zanotta. Devant la fenêtre, vase jaune, Fontana Arte et vase bleu Zanotta. L’applique murale a été achetée chez un antiquaire milanais.

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Une salle à manger ultra chic

Nicolas Mathéus

La table expose son plateau en onyx et ses pieds en acajou laqué chaussés de laiton doré, Osvaldo Borsani, 1950. Chaises conférence d’Eero Saarinen, Knoll. Tabouret pivotant “LC8”, Charlotte Perriand, Cassina. Plafonnier à trois bras pivotants, Serge Mouille. Céramiques rouges années 50.

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Une cuisine gravée dans le marbre

Nicolas Mathéus

L’îlot-cuisine à cannelures ioniques a été conçu en marbre Breccia Antica par l’architecte. Sur le plan de travail recouvert de cuivre doré, un service à cocktail tchèque des années 30. Éclairage bleuté à l’intérieur de la vitrine. Coupe “Réaction poétique” en frêne noir, Cassina, assiette Fornasetti.

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Un coin repas épuré

Nicolas Mathéus

Esprit galerie et rigueur graphique, pour le côté coin repas, avec des barres murales en métal pour accrocher librement photos et tableaux. Assiettes, Gio Ponti et verres à pied, Ichendorf.

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Une chambre colorée

Nicolas Mathéus

Cap sur Capri dans la chambre de Griele, où le lit est recouvert de lin, Livio de Simone. La tête de lit de Gio Ponti, 1953, a été créée pour l’hôtel Continental de Naples. Fauteuil blanc “Dora” de Ludovica et Roberto Palomba, Zanotta. Suspension “Vertigo”, Constance Guisset pour Petite Friture.

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Un dressing tendance

Nicolas Mathéus

Murs de lin, pour le dressing attenant à la salle de bains. Signature particulière de l’architecte, les murs de la douche et la porte sont tapissés de lin encastrés sous résine, Livio de Simone. Côté chambre, chevet vert, François Azambourg pour Cappellini. Suspension “String Light”, Michael Anastassiades, Flos. Sur le lit, un tissu géométrique Livio de Simone.

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Une salle de bains graphique

Nicolas Mathéus

Esprit années 30 pour le motif géométrique du tissu Livio de Simone, plaqué sous résine, qui structure la salle de bains. Tabouret, Charlotte Perriand, Cassina. Photo extraite de la série Siren City, réalisée sur la vie populaire à Naples, par Johnnie Shand Kydd. Vasque en céramique, Cea.

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L'architecte Giuliano Andrea dell’Uva

Nicolas Mathéus

L'architecte Giuliano Andrea dell’Uva, installé à Naples, il est, depuis 2014, directeur artistique de la mythique maison napolitaine Livio de Simone.

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Retrouvez plus de reportages dans le n°491 de Marie Claire Maison

Marie Claire Maison février mars 2017

Retrouvez plus de reportages dans le n°491 de Marie Claire Maison, à retrouver en kiosque...

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