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La chambre idéale

Décorateur et architecte d’intérieur, Tony Lemâle a un parcours pour le moins atypique. D’abord vendeur, puis chargé de la communication événementielle chez Habitat, il fonde sa propre agence de décoration, il y a près de 10 ans. Auprès des particuliers comme des entreprises, son approche reste la même : proposer un cadre de vie ou de travail qui corresponde vraiment à ses clients. Adepte de la philosophie Feng Shui, il nous livre aujourd’hui sa vision de la chambre à coucher en illustrant son discours avec des projets réalisés par son agence.

Tony Lemâle : « Si le séjour d’un logement est le lieu de l’intimité sociale, ce qu’on montre de sa vie, la chambre en revanche est celui de l’intimité personnelle. C’est le seul endroit où l’on se retrouve pour soi ou pour le couple. D’autant que c’est aussi la pièce où l’on passe le plus de temps. Et si c’est surtout pour y dormir, il ne s’agit pas de réduire la pièce à cette seule fonction.
Quand j’aborde la rénovation de la chambre d’un couple, je fais en sorte que cette pièce lui soit proprement consacrée. Car il faut bien comprendre que l’enfant est un habitant provisoire de la maison et qu’après son départ, seul le couple est supposé rester. Il faut donc penser cette pièce comme un endroit préservé des visiteurs. En abolissant les fonctions qui pourraient attirer les enfants, en ne mettant pas par exemple la seule télévision de la maison dans cette pièce.
Plus largement, il faut préserver, quand on le peut la chambre parentale, de celle des enfants dans la distribution intérieure du logement. Enfin la chambre d’un couple doit correspondre aux attentes des deux protagonistes, il est donc indispensable que je rencontre les deux pour que chacun s’exprime.
Mais pour une personne seule aussi, la chambre reste un sanctuaire qui doit correspondre à la personne qu’on est vraiment.
Pour les enfants, il s’agit de respecter l’individualité de chacun en s’intéressant à leur identité à travers leurs passions et leurs goûts respectifs. Mais il s’agit aussi d’anticiper leurs besoins car ils vont grandir et la pièce doit pouvoir traverser raisonnablement les âges.

Dans les petits espaces comme les studios ou les F1, le canapé lit s’imposera souvent. Mais dès que l’espace le permet, il faut absolument préserver l’espace couchage, que ce soit avec un voile, un rideau, un début de cloison ou même un traitement des revêtements muraux.

Enfin la chambre reste l’une des pièces les moins chères de la maison, même si la technologie high-tech peut vite y faire grimper les prix. Mais avec 300€ du m2, on peut y faire pas mal de choses, ce qui ne sera jamais le cas dans une salle de bain ou dans une cuisine. »

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Projet 1 : un ancien atelier d'artiste

Tony Lemâle : « Dans cette chambre, nous avons procédé au changement intégral du mobilier mais aussi à l’aménagement de la pièce. Auparavant le lit était placé avec la tête devant l’entrée ce qui encombrait considérablement la circulation. Nous avons préféré le disposer entre les deux petites fenêtres et accentuer ce dialogue avec deux nouvelles suspensions qui rendent l’endroit plus chic. S’il est plus facile en construction, de tenir compte de la lumière, c’est une autre histoire en rénovation où les possibilités s’imposent souvent d’elles-mêmes. Il faut alors savoir compenser avec la lumière artificielle. Nous avons aussi choisi une belle tête de lit pour casser la pente trop marquée entre les fenêtres. Enfin un petit canapé vient s’encastrer parfaitement dans la niche en fond de pièce et permet une nouvelle scénarisation de cette chambre à coucher pour qu’elle ne soit plus juste un endroit où dormir. »

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Projet 2 : appartement familial moderne

Tony Lemâle : « Ici nous avons transformé la pièce avec un tout petit budget. Le lit fait face à un placard auquel nous n’avons pas touché mais simplement habillé la surface avec des fleurs blanches en stickers. De chaque coté de ce placard se trouvent deux miroirs, dont l’un est dépoli, décoré d’un papillon, pour un coté encore plus bucolique. Nous avons aménagé une consolé le long de la porte et au-dessus du lit, nous avons simplement disposé un carré de papier peint rosé pour faire figure de tête de lit sans gaspiller d’espace avant d’ajouter deux petites lampes de chevet pour achever la transformation de la pièce. »

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Projet 3 : un duplex parisien

Tony Lemâle : « Nous sommes ici dans un duplex parisien de 45 m2 dans lequel la principale contrainte était de prévoir suffisamment d’espace pour ranger l’incroyable collection de livres des clients. Nous avons donc décidé l’installation d’une bibliothèque monumentale qui court sur toute la hauteur du mur entre chacun des niveaux. Plus qu’un élément fonctionnel, nous avons voulu donner à ce meuble de rangement une vraie justification décorative, pour qu’il participe pleinement à l’architecture intérieure de cet appartement. Nous avons ensuite installé un parquet qui court jusque dans la petite salle de bain attenante avant de meubler sobrement la chambre ».

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Projet 4 : un mini loft

Tony Lemâle : « Dans ce petit F1, l’espace était précieux, mais la configuration des lieux permettait clairement de délimiter un coin jour et un coin nuit. Toutefois, la partie chambre occupait encore trop d’espace par rapport aux 30 m2 dans lesquels nous devions composer. Il fallait donc préserver la chambre, mais la réduire en même temps. Alors nous avons créé une véritable alcôve en jouant sur les couleurs. J’ai travaillé les angles de peinture pour donner de l’importance au séjour où le rouge des murs déborde légèrement jusqu’au rideau qui sépare la chambre. Il y a de la moquette rouge partout dans la pièce principale, mais elle est recouverte d’un épais tapis blanc dans le coin nuit. Cette petite chambre entièrement blanche tranche vraiment avec le reste de l’appartement. Pour terminer, nous avons disposé le lit à la demande de la cliente, de façon à ce que la tête soit proche de la fenêtre. »

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Projet 5 : une chambre d'enfant

Tony Lemâle : « Ce dernier projet est une chambre d’enfant que j’ai réalisée il n’y a pas très longtemps. Il s’agit en l’occurrence d’une fillette de 3 ans, mais elle pourrait aussi bien en avoir 8 s’il n’y avait ce lit qui trahit son âge. Nous avons choisi une couleur kaki, peu conventionnelle pour une chambre de petite fille, mais c’est un parti pris que nous souhaitions et que nous avons même accentué en installant des portes miroirs sur le mur opposé pour qu’elles reflètent cette couleur. La pièce est très longueur et il était impératif de casser cette impression de couloir. Dans la chambre parentale, très en longueur elle aussi, nous avons procédé en opposant un papier peint rayé horizontalement sur un mur et le même papier avec des rayures verticales sur le mur opposé. Cela donne une dynamique étonnante à la chambre.
Enfin dans la chambre d’enfant, nous avons également utilisé de la peinture ardoise sur le bas du mur, dans la perspective d’y installer un bureau quand la fillette aura un peu grandi. »

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