Connue pour ses vêtements féminins et ses lignes de papiers peints, textiles, vaisselle et mobilier, Orla Kiely s’est installée avec son mari et partenaire Dermott Rowan dans le quartier de Clapham, au sud de Londres, tout près de ses bureaux et de son atelier de création. Une maison achetée il y a trois ans, qu’ils ont agrandie par une extension sur le jardin et entièrement rénovée. Typiquement anglaise, étroite et haute, elle se déploie sur quatre niveaux : l’entrée avec un salon-bibliothèque, puis deux étages de chambres dont un dédié aux enfants. Ce qu’Orla désirait surtout, c’était une grande cuisine qui ne ressemble surtout pas à… une cuisine ! Plutôt une “family room” pour profiter au mieux des soirées avec leurs grands fils, Robert et Hamish, et recevoir leur famille irlandaise pour les fêtes. Le rez-de-chaussée, ou “basement”, a donc été divisé en trois espaces de vie ouverts les uns sur les autres : la cuisine avec son îlot central pensé comme une console-bar, la salle à manger conviviale avec sa bibliothèque et son énorme poêle, et, en contrebas, le salon : dans cette partie dallée de grès cérame beige comme la terrasse, le sol a été creusé pour profiter d’une plus agréable hauteur sous plafond. Côté déco, Orla Kiely s’est lancée à fond dans le style des années 50 et 60 qu’elle appelle “utilitarian luxury”, luxe utilitaire, pour rendre hommage à ces décennies qui ont si bien inventé un nouveau style de confort. Elle leur a emprunté leurs motifs de fleurs et de feuilles stylisées, dans une palette typique de beige, ocre, marron et olive. Les créations d’Orla sont partout dans la maison, coussins, abat-jour, céramiques, mais aussi dans le jardin dessiné par Dermott, un ravissant paysage miniature sur trois niveaux, composé de carrés foisonnants où les fleurs se marient par couleurs. Cache-pot, arrosoirs et vaisselle de pique-nique en mélanine y racontent à leur tour l’univers d’une créatrice rayonnante qui, par sa fantaisie, a offert au vintage une nouvelle vie.
Catherine Cornille