Tour près du centre historique de Florence, cette ancienne fabrique de biscuits construite à la fin du XIX° est devenue en 1999 une entreprise de luminaires dont le show-room occupe toujours le deuxième étage. Au premier, se trouve le studio Q-BIC, l'agence des frères Baldini, Luca l'architecte et Marco le designer, qui ont réhabilité l'ensemble du bâtiment et récemment transformé les combles en appartement.
Pour respecter l'identité du lieu et le budget très serré du propriétaire, ils ont limité les travaux au strict nécessaire et utilisé matériaux et éléments trouvés sur place. En référence à son origine industrielle, ils ont envisagé le lieu comme un "container", murs, plafonds, planchers, ouvertures et couleurs restant pratiquement inchangés tandis que certains meubles, hérités de la salle d'exposition de lampes, ont été disséminés dans l'appartement. Les 180 m2 sont restés un volume ouvert dont ont perçoit la longueur d'un seul regard, les pièces étant délimitées visuellement par des demi-cloisons ouvertes sur un espace commun comme les compartiments d'un train ou les chapelles d'une nef. Les espaces intimes, placés à chaque extrémités, peuvent être fermés par des portes coulissantes en acier.
La vocation polyvalente du lieu, qui accueille ponctuellement petits événements, fêtes ou invités de passage a inspiré aux deux architectes des meubles inattendus, faciles à utiliser, homogènes, qui passent facilement d'un espace à l'autre : le lit, le canapé, les éléments de la cuisine et de la salle de bains sont composés d'une superposition de plateaux de bois brut montés sur roulettes. Car, ici comme dans nombre de leurs projets, les architectes florentins revendiquent l'utilisation d'objets et de matières recyclés. "Nous aimons utiliser des matériaux dans leur aspect naturel, sans habillage, en acceptant et mettant en avant leur rugosité", disent-ils. Un point de vue pratique, économique, et vraiment esthétique.
Catherine Ardouin et Emmanuelle Paris