L'escalier droit
Descendant direct de l'échelle, c'est l'escalier le plus simple à concevoir et à calculer. En revanche, l'importance de son reculement le rend souvent difficile à implanter dans les maisons par manque de place. Simple ou sophistiqué, rustique ou moderne, il fait partie des escaliers les plus économiques. Il est en général composé d'une seule volée qui garde le même axe entre deux niveaux consécutifs. La version la plus élémentaire est l'échelle de meunier qui ne comporte ni contremarche, ni rampe. Souvent abruptes, les échelles de meunier ont en général une pente assez raide, la hauteur des marches atteignant facilement 20 cm. Ce type d'escalier est donc réservé à des usages secondaires comme l'accès à une mezzanine ou à des combles. Lorsque la place est vraiment comptée et que le recul devient trop juste, on peut adopter un système de marches décalées caractéristique de l'escalier dit savoyard ou à pas japonais. Une astuce, des marches asymétriques permettent une pente plus forte mais pensez à des poignées évidées dans les limons latéraux pour faciliter la montée.A la différence de l'échelle de meunier, l'escalier droit est moins raide et possède le plus souvent des contremarches. Son principal inconvénient est de nécessiter beaucoup de place lorsqu'il est constitué d'une seule volée. Mais cet inconvénient peut se compenser en créant un palier intermédiaire. Les deux volées peuvent alors être parallèles ou perpendiculaires, situées dans un angle. Un escalier droit peut également être "encloisonné", c'est-à-dire enfermé dans des cloisons avec une porte située en bas pour fermer le volume. Une telle installation est particulièrement intéressante l'hiver car les cages d'escalier sont toujours des gouffres à calories qui perturbent l'efficacité du chauffage de la maison.
L’escalier tournant
La plupart du temps, on le choisit pour optimiser la place au maximum. Souvent placé dans un angle, l'escalier tournant peut être droit avec un palier de repos ou à quartiers tournants sans palier de repos. Il peut comporter un ou plusieurs quartiers tournants. Privilégiez un virage en douceur car dans le cas d'un palier d'angle, il arrive que deux hauteurs de marches se superposent au niveau du collet (partie de la marche la plus étroite), ce qui crée une perturbation particulièrement dangereuse dans la descente. Cet inconvénient peut disparaître grâce à la technique de l'adouci. Celle-ci consiste à modifier l'arête d'un certain nombre de marches par un arrondi situé entre la ligne de foulée et le collet. Cette modification s'effectue en général sur une à deux marches de chaque volée. Il faut savoir qu'un escalier tournant comporte un certain nombre de marches en angle plus étroites à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il existe alors deux manières de tracer ces marches. La première consiste à créer des marches rayonnantes. Faciles à tracer et à réaliser, elles ont la particularité d'être peu commodes car trop étroites dans la partie tournante. La solution idéale, ce sont les marches balancées, bénéficiant d'un élargissement progressif dans la partie tournante. Mais sachez que le tracé d'un balancement est une affaire de spécialiste. Certains le tracent au coup d'œil, d'autres se reposent sur des tracés géométriques fondés sur des progressions arithmétiques. En dehors du confort qu'il apporte, le balancement permet d'envisager des escaliers dans des espaces très réduits, ce qui le rend encore plus séduisant.
L’escalier hélicoïdal
Membre d'une famille d'escaliers circulaires qui ne méritent pas tous le nom d'hélicoïdal, il fascine toujours par l'élégance de son envolée. A l'opposé de l'escalier droit, l'hélicoïdal est peu gourmand en place. Mais que signifie au juste hélicoïdal ? C'est l'absence de structure centrale et même si certains sont réalisés en pierre, ces escaliers semblent être véritablement suspendus. Réalisables dans des dimensions dites « généreuses », ils deviennent ainsi un élément central du décor. Qu'il soit en bois ou en pierre, la conception et la réalisation d'un escalier hélicoïdal nécessitent un véritable savoir-faire qui l'exclut des gammes d'escaliers industrialisés où l'on retrouve plutôt les escaliers à fût central. L'hélicoïdal est donc presque systématiquement réalisé sur mesure, ce qui le rend moins abordable que ses « cousins » circulaires. Certains fabricants parviennent malgré tout à créer des gammes intermédiaires dont la conception sur mesure se réalise à partir d'un certain nombre de modules disponibles. Lorsqu'il est de faible diamètre, l'escalier hélicoïdal se range sans mal dans la famille des escaliers gain de place. Comme tous les escaliers circulaires, il comporte alors un handicap non négligeable : sa faible largeur de passage rend impossible la montée de meubles encombrants, ce qui peut dans certains cas devenir un inconvénient majeur. Si l'escalier est à créer, un bon compromis consiste à prévoir le modèle d'escalier pour ouvrir la trémie adéquate mais d'en réserver la pose pour le dernier moment. Une fois l'escalier en place, renoncez définitivement à monter l'armoire de la grand-mère à l'étage...
L’escalier multifonctions
C'est l'escalier qui dépasse son rôle initial. Escalier principal ou secondaire, il s'associe à l'ameublement en offrant des rangements dissimulés dans ou sous ses marches ou en contribuant à distribuer l'espace. On pourrait même le renommer l'escalier mobilier et lorsque la place est limitée, il peut être très utile de concevoir un escalier comme un meuble à part entière. Les rangements peuvent faire partie intégrante de l'escalier, habiller les murs de la cage ou le dessous d'escalier. L'une des solutions les plus originales est sans doute celle qui consiste à utiliser les marches comme de véritables éléments de rangement. En effet, celles-ci sont facilement exploitables sous forme de coffres à condition que le plateau de la marche soit monté sur charnière. Elles peuvent également devenir des tiroirs, ouvrants côté contremarche ou sur le côté de l'escalier selon les cas. Ce type d'escalier s'inspire directement de meubles escalier d'origine japonaise baptisés « step tansu » dont la tradition est très ancienne. Autre possibilité : l'escalier cloison séparatrice. Son implantation peut diviser l'espace et créer une véritable articulation dans la pièce. Il peut accentuer ou marquer une différence de niveau, encadrer une cheminée ou une bibliothèque. Selon qu'il est massif ou transparent, il crée le lien ou la division. Les contremarches jouent un rôle important car elles peuvent fermer l'espace alors que leur absence laisse la lumière et la vue circuler. Les accessoires et ornements peuvent eux aussi s'enrichir d'une deuxième fonction. Les garde-corps en particulier peuvent contribuer au rôle de cloison de l'escalier en prenant la forme d'étagères plus ou moins fermées.
L’escalier centre du décor
Dans certaines situations, il arrive que l'escalier prenne la vedette et devienne l'acteur principal du décor. Plusieurs éléments peuvent contribuer à ce résultat. Le premier, c'est une conception originale souvent issue d'une situation de base difficile et compliquée. Alors les solutions proposées reposent fréquemment sur de véritables prouesses techniques associées à un souci esthétique permanent. Dans de telles réalisations, tous les détails sont pensés et soignés, les assemblages invisibles ou délibérément voyants. Souvent les rampes et garde-corps font l'objet d'une vraie démarche créative. Le deuxième élément, c'est une implantation centrale. Positionné entre deux murs, il se fait oublier, alors qu'au centre d'une pièce, il en devient vite la vedette. Attention, l'implantation centrale d'un escalier ne doit pas se faire gratuitement. Elle doit en effet correspondre à une véritable démarche d'agencement. Enfin, le troisième élément, ce sont des matériaux surprenants. Il arrive aussi que les matériaux à eux seuls suffisent à attirer l'attention. Ainsi, les escaliers en verre sont toujours surprenants de légèreté et de transparence. Le métal étonne lorsqu'il est délibérément rouillé ou verdi, et compose toujours des mariages toujours réussis avec le bois. Ce dernier, matériau classique par excellence, arrive encore à surprendre grâce à des essences originales et des finitions inédites. Sous forme de lamellé collé, il donne naissance à des structures toujours spectaculaires.
L’escalier secondaire
On appelle escalier secondaire un escalier seulement composé de quelques marches ou dont l'usage n'est pas très fréquent. Ces escaliers concernent toutes les différences de niveaux qui distribuent les grandes pièces, l'accès aux greniers, aux combles et aux mezzanines. Très recherchées pour animer et articuler les grandes surfaces, les différences de niveaux deviennent bien souvent des éléments décoratifs à part entière. On considère que trois marches, c'est le nombre idéal pour à la fois se faire remarquer et recréer un rythme de pas régulier. On arrive et on repart du même pied ! Leur petit nombre permet aussi l'utilisation de matériaux plus coûteux. Pour accéder au grenier, les escaliers escamotables, dits aussi « escaliers de service » constituent une solution très pratique pour en faciliter l'accès sans empiéter pour autant sur le niveau inférieur. De nombreux fabricants proposent des modèles en bois ou en aluminium et dans des dimensions variées. Ils sont en majorité composés de trois parties, qui s'escamotent en se repliant ou en coulissant les unes sur les autres. Quant aux mezzanines souvent destinées à l'aménagement d'une seule pièce, l'escalier d'accès diffère de celui d'accès à un étage classique par le fait qu'il est moins fréquenté et souvent moins long. On peut alors s'autoriser davantage de fantaisie. Une solution souvent exploitée et particulièrement astucieuse consiste à créer un ensemble de marches formant des casiers de rangement. On rejoint alors la notion d'escalier multifonctions.