JIELDÉ : UNE SOLUTION À UN PROBLÈME


A la fin des années 1940, Jean-Louis Domecq fait un constat simple : il n’existe pas de luminaire adapté à son travail de mécanicien sur le marché. Il décide donc d’en concevoir un. Au fond de son atelier, il se met à penser à un luminaire solide, simple et articulé de manière à orienter le faisceau lumineux selon besoin. En 1950, le dessin définitif est figé et elle intègre dans ses articulations une invention révolutionnaire qu’il va immédiatement breveter en avril 1950. Véritable prouesse pour l’époque, son système de contact sans fil permet donc d’éviter toute usure du fil dans le corps de la lampe et donc d’augmenter considérablement sa durée de vie. Fabriquée de ses mains, sa petite lampe ne manque pas de faire sensation auprès de ses amis industriels qui ne vont pas tarder à lui en commander pour leurs ateliers. Domecq va alors passer les années 1951 et 1952 à industrialiser la production et, en 1953, il crée une société dédiée à la distribution de sa lampe : Jieldé, nommé ainsi d’après ses initiales (J-L-D). Dès lors, le mécanicien s’aperçoit que la lampe convient à de nombreux corps de métier. Parfaitement étanche et démontable facilement, la Jieldé est modulable et s’adapte à tous les postes de travail comme dentiste, podologue, architecte ou même coiffeur.

LAMPE JIELDÉ : DE L’OUTIL INDUSTRIEL À LA DÉCORATION DOMESTIQUE


En 1961, la "Standard" (nommée de la sorte par les clients las de l’appellation industrielle S4000) devient populaire au-delà des planches à dessin. Parfaite pour le milieu industriel avec son corps en acier et fonte d’aluminium pour une grande robustesse, sa résistance aux vibrations, sa maniabilité (elle se fixe n’importe où), son étanchéité et sa réparation aisée (les pièces sont interchangeables facilement), la lampe va voir peu à peu son succès dépasser les postes de travail des usines puis dépasser les frontières. Décédé en 1983, Jean-Louis Domecq n’assistera pas à l’évolution de sa Standard. Jieldé passe alors dans les mains de sa fille, Marie-Françoise Domecq, qui est forcée de faire le constat, à la fin des années 1980, d’une baisse significative des ventes. En cause, le style un peu vieillot du design et des matériaux de la Standard qui est délaissé par les industriels au profit de modèles plus modernes. C’est donc dans les années 1990 que la lampe Jieldé va sortir de son contexte exclusivement industriel avec la Loft, une simple Standard modernisée avec un socle et de la couleur.

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LES LUMINAIRES JIELDÉ


La lampe Loft symbolise un tournant radical pour Jieldé qui va être pris d’assaut par le marché domestique. Jieldé va alors élargir sa gamme en créant différentes versions de la Loft avec un ou plusieurs bras et différentes fixations. Une variante à six bras devient un lampadaire unique appelé Loft Zig Zag qui peut aussi se transformer en applique murale et la lampe Loft D6000 peut s’articuler autour d’un ou deux bras. En 2005, la Signal, réplique de la Loft, mais de plus petite taille, voit le jour. Comme la Loft, elle se décline en différentes variantes et notamment avec des bras courbés. Les suspensions Augustin font leur apparition en 2008 suite à une idée originale de Jean-Louis Domecq qui avait imaginé un plafonnier d’atelier robuste et esthétique. Aujourd’hui, chaque lampe Jieldé est fabriquée et assemblée à la main dans l’usine de Lyon et numérotée à l’aide d’une plaque de firme rivetée. Les luminaires Jieldé sont considérés comme de véritables icônes de l’art industriel français.