SHIRO KURAMATA, LA POURSUITE D'UN RÊVE


Si certains peintres japonais traduisent leur émotion devant la contemplation de la nature grâce à leur pinceau, Shiro Kuramata nous livre ses impressions et ses questionnements à travers ses meubles. Le fauteuil How High The Moon en est l'illustration. Shiro kuramata cherche à nous libérer de l'apesanteur depuis toujours. Il a d'abord entrepris des expériences avec le verre comme le montrent son fauteuil Glass Chair et sa table basse. Il poursuivra son investigation dans la transparence, avec la chaise Blanche et ses roses en inclusion en 1988 et le tabouret Acrylic Stool en 1990 dans lequel quelques plumes semblent en lévitation. Les pièces du designer, comme les œuvres d'art, révèlent sa compréhension de la vie. Les roses et les plumes figées dans l'apesanteur racontent notre fragilité et l'incertitude de notre chemin en même temps que la beauté de l'existence et sa poésie. Le fauteuil How High The Moon exprime que tout dans ce monde n'est que vibration.


LE FAUTEUIL HOW HIGH THE MOON, UNE VIBRATION DE LUMIÈRE


La riche personnalité de Shiro Kuramata et la profondeur de sa réflexion s'expriment de façon légère. Il aime confronter les contraires avec humour. Ainsi, la forme du fauteuil reprend celle de l'imposant et confortable fauteuil club. Sa structure en résille d'acier nickelé déployée devient dentelle et lui enlève sa pesanteur. Les formes sont très définies, les vibrations de la lumière à travers les diverses superpositions du treillis métallique dessinent sans cesse de nouveaux motifs. Le fauteuil semble s'effacer par instants. Le designer réussit son pari de dématérialisation des meubles, vous semblez être assise sur un siège mouvant. Que lui a inspiré la chanson d'Ella Fitzgerald pour qu'il nomme son fauteuil avec le titre ? Par son éclat aussi mitigé et changeant qu'une lune voilée, le fauteuil How High The Moon nous propose une méditation presque aussi bienfaisante que celle pratiquée à l'abri d'un temple zen.

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LES MATÉRIAUX DE LA TRANSPARENCE


"Une fois que j'ai l'idée, je trouve les matériaux", dit Shiro Kuramata. Le verre, le plexiglas et la résille de métal sont autant de matériaux privilégiés pour exprimer la transparence et dématérialiser les objets. Shiro Kuramata s'est employé à poser les choses en suspension telles ces fleurs perchées sur des soliflores démesurés, simples courbes de couleur acidulée. D'étranges fleurs lumineuses s'accrochent au mur. Un porte-parapluie ne garde que l'essentiel de sa fonction, le corps devient invisible conférant à l'objet un esprit surréaliste. Shiro Kuramata aime nous surprendre et faire voler nos repères, il nous invite ainsi à entrer avec bonheur dans son monde poétique, Vitra nous en donne la possibilité par son édition.