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La façade au décor végétal

Christoph Kicherer

On accède à cette maison par une petite cour intérieure, caractéristique des habitations orientales. Au centre, un bassin en pierre rempli de nénuphars accueille le visiteur. La végétation est très présente dans ce patio aussi bien à travers les plantes en pot, les barreaux des fenêtres, l'ombre des arbres que les volutes ornementales de la façade. Ces décors de style Art Nouveau ont été volontairement tenus en état par l'architecte afin de les confronter à l'esprit plus contemporain du reste de la maison.

Philippe Boisselier a toujours travaillé en restructurant des espaces. Il réalise des bureaux, met en scène des expositions et redessine du mobilier, toujours dans un état d'esprit moderne et curieux. Sa formation à l'Ecole Boulle et à l'Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs l'a aidé à inscrire des projets de réhabilitation d'aménagements dans l'air du temps.

Un bassin en pierre

Faisant face à la porte d'entrée bleu ciel aux motifs de moucharabieh, ce bassin rond apporte un point d'eau rafraîchissant dans un pays habitué aux fortes chaleurs. On le retrouve généralement chez les récupérateurs de matériaux anciens et les brocanteurs. Aux puces de Saint-Ouen (région parisienne), on chine de très beaux modèles du XVIII° (diam. 3m, 4500 euros environ) parmi un large choix de produits anciens pour la maison et l'extérieur. Pour vous procurer un très joli bassin en calcaire début XIX° (diam. 3m, 4500 euros environ), rendez-vous chez Matantiq' en Seine-et-Marne.

C'est en Charente-Maritime chez Labrouche et Fils que l'on peut trouver des petites cuves en pierre au charme d'antan (1500 euros environ, en bon état). Elles servaient autrefois de réserves d'eau où les femmes se rendaient pour laver leurs linges.

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Une piscine hommage à Mies Van der Rohe

Christoph Kicherer

Construite en 1910 par un entrepreneur français, cette maison tunisienne possède de nombreux points d'eau comme cette piscine située non loin de l'entrée. C'est à travers sa structure, ses matériaux ou encore son élégance que l'architecte Philippe Boisselier s'est inspiré du pavillon de Barcelone de Mies Van der Rohe, véritable chef-d'oeuvre architectural, pour façonner cette piscine. Elle et son mur plongeant dans l'eau sont réalisés en marbre noir poli, ce qui contraste avec la pierre blanche brute au sol.

Autour de ce plan d'eau, la nature est bien mise en valeur grâce à un éclairage adapté. Pour profiter d'un moment de détente durant la journée, deux chaises de Jasper Morrison sont installées autour d'un bloc de pierre, servant de petite table d'appoint pour y déposer sa serviette de bain.

Des dalles de marquina noires

Habituellement utilisées dans les salles de bains, on trouve ces dalles de marbre noir poli, qu'elles soient mouchetées ou veinées, chez la plupart des marbriers façonniers. Elles se présentent sous la forme de carreaux standards (30,5 x 30,5 x ép.1cm) et sous forme de dalles d'environ 2cm d'épaisseur, à poser comme un simple carrelage ou avec des agrafes à cause de leur poids.

Dans la boutique parisienne d'Artema, on commande aux dimensions souhaitées un beau marquina en carreaux (116 euros le m2) ou en dalles (de 94 à 116 euros le m2, de 30 x 30 cm à 70 x 70 cm).

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Le salon ouvert sur le jardin

Christoph Kicherer

Les propriétaires des lieux, tous deux stylistes d'une marque tunisienne de vêtements ont souhaité un espace totalement restructuré où le contemporain s'adapterait parfaitement à l'ambiance originelle plutôt Art Nouveau du lieu. Pour se faire, l'architecte d'intérieur a décoré ce salon avec une grande lampe en papier d'Isamu Noguchi (Sentou Galerie), un fauteuil de Thonet acheté dans la médina, deux chaises basses en fer et plastique de Jasper Morrison, et trois fauteuils en velours rouge situés au centre de la pièce, sur un tapis de paille. Posée au sol  à côté d'un lampadaire d'Ingo Maurer, une affiche de Keith Haring apporte de la couleur à cette pièce.

Les deux grandes fenêtres inondent la pièce de lumière, qui se reflète sur les murs blanc et la colonne.

Le sol est recouvert d'une pierre grise de la région, ressemblant à du marbre. Elle apporte de la fraîcheur dans cette pièce souvent exposée à la chaleur.

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Une pièce à vivre dans l’air du temps

Christoph Kicherer

Tout comme le reste du rez-de-chaussée, ce salon est très grand et l'architecte d'intérieur l'a voulu fluide pour y faciliter la circulation. Une colonne surmontée d'une étagère de livres casse le rythme de ce vaste espace. Pour habiller avec simplicité ce salon lumineux, quelques meubles, objets et luminaires du XXème siècle d'Ingo Maurer, de Jasper Morrison ou Isamu Noguchi ont pris place ça et là.

Face à la cuisine, un grand canapé dans les tons bruns accueillent généreusement les amis de passage. Il repose sur un tapis fait à partir de fines pailles. A côté, deux petites tables basses en marbre gris clair mettent en valeur une statuette ainsi qu'un service à thé coloré.

La lumière se reflète aussi sur le sol recouvert d'une pierre tunisienne grise, à peine veinée. Cette pièce remise en scène par Philippe Boisselier apporte un vent nouveau dans cette maison à l'origine un peu désuète.

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Une cuisine rythmée par des grandes ouvertures

Christoph Kicherer

Dans le prolongement du salon ‘esprit loft', des portes à doubles vantaux nous laissent entrevoir la cuisine. La lumière circule partout dans cet espace, grâce à des baies vitrées situées en hauteur et encastrées dans des grandes colonnes blanches. Ouvertes, ces portes dont une partie est translucide et l'autre opaque, laissent s'engouffrer les courants d'air dans tout le rez-de-chaussée de cette maison carthaginoise, sur plus de 250m2.

Un espace fluide

Avec ces jeux de transparence, la lumière module et scénographie l'espace.

Les poignées rondes en métal des portes résonnent avec le gris de la pierre qui recouvre le sol.

L'intérieur de la cuisine reste dans des teintes blanches et pures. Les placards jaunes qui entourent l'évier invitent le soleil à entrer dans cet espace au mobilier simple et brut. Au centre, des chaises noires de Mallet-Stevens (Ecart) entourent une belle table en bois clair.

La cuisine devient un endroit où se mélange avec modestie différents matériaux comme le verre, la pierre, le bois et le métal, pour un résultat dans l'air du temps.

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La chambre à l’étage

Christoph Kicherer

Dans la chambre, aucun signe ostentatoire. Deux babouches invitent au repos, près de ce grand lit double recouvert d'un linge clair et léger.

Une simple table en bois clair située à l'entrée équipe la chambre. Des persiennes peintes en bleu, typiques des habitations méditerranéennes, apportent de la couleur et mettent de l'éclat à la pièce, tandis qu'un simple rideau empêche le soleil de rentrer. De la chambre, les propriétaires ont une magnifique vue sur la cour intérieure de la maison. Toujours dans la sobriété, le sol en pierre grise garde de la fraîcheur dans cette chambre souvent exposée au soleil.

Quelle soit brute, polie ou taillée, la pierre est omniprésente dans cette maison punique. On la trouve sous toutes ses formes comme avec le carrelage du sol, le marbre noir de la piscine ou encore le bassin ancien du patio.

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