Gabrielle Soyer n’est pas le genre à s’embarrasser de la tendance du moment. Après avoir été décoratrice chez Ralph Lauren, cette designer textile a créé en 2008 sa marque Lindell & Co, une ligne de coussins aux dessins éclectiques, léopards, pois, papillons, camouflage, écossais, qu’elle fait broder par des artisans du Cachemire. Cette exubérance de couleur et de motifs, ce joyeux mélange des cultures, on les retrouve chez cette femme fidèle à son enfance passée en Suède et en Allemagne, entourée par les objets design devenus depuis des pièces emblématiques que ses parents chinaient avec talent sans se préoccuper de la mode. « J’adorais les imprimés des rideaux de Marimekko et le fauteuil « AA » dans la chambre de ma sœur se souvient-elle.

Situé dans une rue calme du Marais, son 5e étage est lumineux, chaleureux et très parisien. Le couloir/ entrée mène au double living, séparé par des portes vitrées, où se trouvent la salle à manger, le salon et la chambre à coucher. Petit, mais insolite. Les surprises, et les associations inattendues y foisonnent. « J’assume même le mauvais goût d’un abat-jour kitsch », dit Gabrielle qui adore être inventive sans se ruiner et dont la savoureuse recette, « pour donner du pep à son petit intérieur », consiste à multiplier tapis, tableaux, patchworks et tissus brodés. Quant aux coussins, sa grande spécialité, ils deviennent sous ses doigts de véritables accessoires de mode. Et font sans cesse bouger un décor où l’on ne s’ennuie jamais.

Par Sylvie Thébaud

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Un salon aux styles mélangés

Vincent Thibert

Gabrielle Soyer aime récupérer des meubles dans la rue, comme ces deux tables basses en fonte des années 80 et la carcasse d'abat-jour, habillée d'une chemise en jean qu'elle a découpée et brodée. Autre bonne idée à petit prix, les malles cantines rouges (Leroy Merlin) qui servent à la fois de rangement et de banquettes. Fauteuil "Diamond" de Hayy Bertoia, chiné dans une brocante au Havre, coussins Lindell & Co.

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Un coin détente plein de style

Vincent Thibert

Sur la table, un bougeoir de Joost Van Bleiswijk et un pistolet en porcelaine acheté chez le caviste du quartier. Le fauteuil (IKEA) est recouvert d'une peau de mouton chinée à Anvers. Dessus, un coussin Lindell & Co. Derrière, une photo de l'artiste Vaclav Stratil et dessin d'un artiste chinois. Le petit meuble à étagères a été chiné aux Puces de Montreuil.

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Un lieu de vie comme un joyeux tour du monde des tissus et des tapisseries

Vincent Thibert

Le tapis marocain du Haut Atlas s'harmonise avec la petite banquette en bois sculpté suédoise du XVIIe siècle. Créés par Gabrielle, les rideaux en lin sont dépareillés : l'un est brodé de masques d'inspiration polynésienne, le second de poissons ornés de branches de corail, d'après un dessin ancien. Au-dessus de la cheminée, une œuvre d'Esther Tielemans.

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Une salle à manger aux divers horizons

Vincent Thibert

L'espace salle à manger se trouve dans le prolongement du salon. La table sur tréteaux a été créée en 1970 par Terence Conran. Elle est entourée de chaises "Selene" en fibre de carbone de Vico Magistretti (1969, Artemide) chinées aux Puces du Design. Sous la table, un tapis tunisien. Bols en céramique Tsé &Tsé. Suspension en verre Habitat. Tableau d'Esther Tielemans.

Vidéo du jour
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Un coin rangement où les cultures s'entrechoquent

Vincent Thibert

Rangement bien ordonné dans cette malle cantine en fibre de carbone militaire de l'armée française datant de 1960. Dessus, un plaid en laine tricotée façon patchwork réalisé par la mère de Gabrielle. Sur le mur, un masque Mama du Nigéria et un masque mexicain. Dessin d'un nu au lavis de l'artiste Marc Desgranchamps.

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