Tomber amoureuse d'un plateau brut, Ophélie Doria ne l'aurait jamais prédit. Alors en quête d'un haussmannien où poser ses valises, la jeune femme recherche les moulures et le parquet ancien, soit tout ce qui incarne le charme de l’appartement typiquement parisien. C'est en visitant par hasard un rez-de-jardin du XVIIIe arrondissement qu'elle s’éprend de cette surface nue. Le challenge est de taille : inhabité depuis près de 8 ans, le studio est coincé à l'état de chantier avec des fils et des tuyaux dénudés de tous les côtés. Mais Ophélie visualise très vite comment tirer partie de ces mètres carrés... et plus encore. De ce projet bluffant naît alors celui de Space Factory : « Avec Edouard, nous accompagnons les clients avant même leur achat. Car entre ce que l'on pense rechercher et ce que l'on veut vraiment il y a souvent un gap, un fantasme à dépasser. »

Petit studio deviendra loft

Comment passer à côté du potentiel de ce 22 m2 ? Avec une hauteur sous plafond de 3 m 50, les fondateurs de Space Factory ont pu exprimer leur créativité sur deux niveaux. Très vite, le dessin d'une mezzanine se profile. L'idée étant d'aménager un espace complètement ouvert pour obtenir une belle pièce de vie, et ce, sans faire de compromis sur le confort. « Comme beaucoup, j'ai longtemps subi les clic-clac, les studios où l'on dort dans le salon, alors un vrai coin nuit était indispensable » précise Ophélie Doria. Inspirée des couchettes de bateaux, la mezzanine cosy semble suspendue dans le vide - un système de poutres métalliques la rattache à la structure de la copropriété. En modifiant l'architecture d'origine, nos pros ont injecté l'esprit loft qui manquait tant à ce plateau.

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Une petite surface sur-optimisée

Comme sur un navire, le lieu regorge de cales plus ou moins grandes où se cachent de précieux rangements. Réalisés sur-mesure, les aménagements sont si nombreux qu'ils peuvent contenir toute une vie, il n'y a que très peu de meubles ajoutés. Ainsi l'escalier renferme en son cœur un dressing quasi-invisible grâce au système d'ouverture par pression. Dans les colonnes, les niches et les meubles filants du décor se dérobent l'électroménager, les écrans mais aussi les vêtements ou les papiers importants. En somme le mini loft de Marx Dormoy possède tout le luxe d'un grand.

L'élément le plus surprenant reste l'estrade de cuisine. Fabriquée de toute pièce par l'équipe de Space Factory, elle camoufle des tuyaux, des raccordements mais également deux grands tiroirs de stockage. Or, il n'y a rien de mieux qu'une estrade pour structurer un espace vide et moduler la perception globale des lieux. « Au final c'est un 22 m2 qui paraît beaucoup plus grand. Non seulement grâce à la hauteur sous plafond mais aussi grâce aux différents aménagements créés. Ils permettent d'améliorer les mètres carrés ressentis, bien plus importants que ceux notés sur le papier » affirme le binôme. Un gris anthracite a ensuite permis de souligner cette démarcation.

Une décoration nordique qui mise tout sur les matériaux

C'est un mini loft sensible et délicat, à l'image du collectif Space Factory. Ici, le dialogue entre le blanc et le bois aggloméré insuffle un style scandinave, confirmé par les carreaux de ciment graphiques posés en cuisine. Tout semble nous envelopper dans une bulle de douceur. Ainsi le blanc dominant est rythmé par tout un tas de matières : céramique, verre soufflé, bois, textiles molletonnés. Mais pour nos éditeurs d'espace, la décoration dépasse l'esthétisme pure et doit avant tout créer des émotions, des sensations. Chaque élément a donc été choisi avec soin. Dans une rénovation où l'on introduit beaucoup de neuf, des matériaux irréguliers tels que l'OSB permettent de recréer un peu d'authenticité. Preuve que l'harmonie d'un intérieur naît aussi de ses petites imperfections.

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Shoot de lumière pour ce mini loft parisien

Hervé Goluza

Grâce à sa verrière d'atelier, ce rez-de-jardin est baigné de lumière toute la journée. Le blanc qui domine sur les murs et les différents aménagements imaginés par Space Factory joue le rôle de réflecteur. Ainsi, même par temps gris, le lieu semble profiter de rayons lumineux. Pour rehausser cette enveloppe immaculée, rien ne vaut les revêtements de sol colorés – du brun cendré aux notes ble

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Mariage rêvé entre les matières brutes

Hervé Goluza

Trio gagnant ! Du bois coloré, une touche d'aggloméré et des carreaux de ciment peints dialoguent dans le loft. Si l'OSB apporte une note industrielle au décor, les carreaux de ciment sont sans aucun doute l'atout charme. Quant au gris anthracite de l'estrade, il souligne cette différence de niveau et accroche le regard.

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Le confort d'une grande cuisine dans une petite surface

Hervé Goluza

« On ne s'est privé d'aucun luxe pour ce projet, il y a une cuisine équipée avec des rangements sur deux niveaux et ce même si les mètres carrés sont limités » insiste l'équipe de Space Factory. La belle hauteur sous plafond a permis l'installation de placards supérieurs, discrètement fondus dans la cloison blanchie. Cuisine Ikea, plan de travail sur-mesure en OSB. Suspensions vintage remastérisées par Vanity Boum. Tabourets de bar Ikea.

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Avant travaux : une cuisine inexistante

Hervé Goluza

Lors de la visite, Ophélie Doria est littéralement tombée sous le charme de cette surface brute. A part quelques travaux de base –  électricité, isolation – le bien n'avait rien d'achevé. Il fallait tout imaginer, y compris l'emplacement des espaces. La cuisine s'est nichée dans l'angle du studio grâce aux raccordements déjà présents au moment de l'achat.

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Une cuisine qui souligne le volume du loft

Hervé Goluza

Segmenter les espaces est un bon moyen d'agrandir visuellement : en surélevant la cuisine, Ophélie Doria et Edouard Roullé Mafféïs ont créé une impression de grandeur. La rupture avec le salon est accentuée par les différents revêtements. Quant à l'estrade, elle souligne le volume en guidant naturellement le regard vers le haut. Carreaux de ciment Mosaic del Sur. Fauteuil à bascule en rotin Maisons du Monde.

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Modulable, le coin repas apparaît sur demande

Hervé Goluza

Afin d'intégrer un coin repas au logement, le binôme a d'abord réfléchi à une table dépliante, mais le système trop complexe a été abandonné. Le bar a simplement été dédoublé et monté sur roues. Pas moins de quatre personnes peuvent s'y réunir, perchés sur des tabourets hauts. Il suffit de glisser l'une des parties sous l'autre pour libérer la circulation. 100% fait maison !

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Ambiance nordique au salon

Hervé Goluza

Direction la Scandinavie côté salon. Ici, la palette colorée se concentre sur le duo blanc et gris typique des intérieurs de style scandinave. Quelques notes de bois naturel et une touche brillante cuivrée viennent rehausser ces nuances neutres. Coup de cœur assuré pour le tapis berbère tout doux. Canapé en tissu Delamaison.

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Avant travaux : un rez de jardin en manque de lumière

Hervé Goluza

Bien qu'il bénéficie d'une grande verrière façon atelier d'artiste, le studio d'origine n'était pas très lumineux. La faute aux revêtements grisés qui assombrissaient l'espace.

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Des rangements qui foisonnent de tous les côtés

Hervé Goluza

Même au-dessus de la porte d'entrée, une bibliothèque composée de nombreux casiers permet d'entreposer des livres et de la petite déco. Or l'ensemble du loft est à cette image : foisonnant de rangements ! Un dressing se cache ainsi dans l'escalier sur-mesure. On trouve également un meuble à vêtements dans la mezzanine et des colonnes sur le chemin guidant vers la salle de bains.

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Avant travaux : une entrée inexploitée

Hervé Goluza

Pas l'ombre d'un placard dans l'entrée. Autant dire que rien ne facilitait la projection dans ce plateau dénudé.

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Une mini chambre suspendue pour un esprit cabane

Hervé Goluza

C'est elle qui fait toute la particularité architecturale du lieu : la mezzanine. Suspendue au-dessus de la salle de bains, elle se conçoit comme une couchette cosy pour deux. A l'origine, Ophélie Doria souhaitait une plus grande mezzanine afin d'y intégrer un mini bureau « les pieds dans le vide ». « On a finalement préféré réduire le dessin initial car le plafond n'est pas très haut à l'intérieur. Il aurait fallu ramper jusqu'au lit pour y accéder » explique-t-elle.

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Avant travaux : un wc pour seul aménagement

Hervé Goluza

Le plateau découvert par Space Factory ne possédait aucun aménagement à l'exception d'un wc. Calé dans la pointe du L – une configuration atypique pour un studio –, c'est lui qui a déterminé l'emplacement de la salle de bains. La chaudière, les tuyaux et les évacuations étant concentrés dans cet espace étroit.

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Une salle de bains aveugle mais lumineuse

Hervé Goluza

Beaucoup d'efforts ont été déployés pour faire sortir de terre cette salle de bains. Nichée sous la mezzanine, elle profite d'une verrière sur-mesure donnant sur une douche italienne. Mais sans ouverture sur l'extérieur, comment contrer la sensation d'étouffement ? Un puis de lumière artificiel a été créé dans cette pièce aveugle : des leds placés au niveau du plafond de douche créent l'illusion d'un Velux. En bonus, ils diffusent aussi leur lumière blanche dans la couchette du coin nuit. Carrelage métro Leroy Merlin.

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Réalisation :  Ophélie Doria et Edouard Roullé Mafféïs, fondateurs de Space Factory, éditeur d'espaces
Crédit photo : Hervé Goluza
Projet : Le petit loft comme un bâteau (22m2 – 6 mois de travaux – Paris XVIIIe)

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