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Qu’est-ce qu’un mur porteur ?

Claire Martin

Le mur porteur est un mur qui participe à la solidité de la maison car il assure la descente de charges, c’est à dire qu’il récupère une partie de la charge constituée par le poids de la toiture et de la charpente. Souvent ce sont les murs de façade de la maison mais également certains murs intérieurs perpendiculaires à ces murs de façade. On les appelle murs de refend.

Pour reconnaître un mur porteur, le son émis lorsque l’on tape légèrement dessus signale vous donne une indication : si le bruit « sonne creux », c’est que vous êtes en présence d’une cloison et non d’un mur porteur. La cloison est mince, en plaque de plâtre, briques. En revanche, le mur porteur émet un son plein et mat. De plus son épaisseur est plus importante : minimum 15 centimètres. Un professionnel se rendant sur place et analysant la structure de la maison peut vous renseigner.

Si vous abattez ou percez un mur porteur sans étude préalable, votre maison peut se déformer, voire s’écrouler, ce qui serait pour le moins fâcheux… Il est plus prudent de faire réaliser les travaux par un professionnel.

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Des démarches à respecter.

Philippe Garcia

Propriétaires ou copropriétaires, vos démarches et devoirs ne sont pas les mêmes.

Si vous êtes copropriétaire en immeuble, vous allez par vos travaux engager toute la solidité de la structure du bâtiment. Il vous faudra une bonne dose de ténacité et de patience. Avant toute chose, vous devez étudier le règlement de copropriété afin de savoir si vous avez le droit de toucher aux murs porteurs. Dans l’affirmative, vous ferez ensuite appel à un bureau de contrôle qui va analyser les plans de la copropriété, les plans de votre projet. A vous de vous procurer les plans de l’immeuble, de votre appartement, de réaliser un dessin de votre projet suffisamment explicite, ou de le faire réaliser par un architecte. Au passage, sachez qu’un architecte ne fait pas les calculs de ferraillage, c’est à dire des structures métalliques qui vont renforcer les murs. Il doit passer par un bureau d’études structure, puis lui aussi, par un bureau de contrôle qui validera ou non son projet.

Ce bureau de contrôle va vous informer sur la faisabilité du projet, confirmer ou non le fait que ces travaux ne vont pas nuire à la solidité de l’immeuble. Vous pouvez avoir totalement confiance dans ces bureaux qui sont indépendants et ne touchent aucune commission. De plus ils engagent leur responsabilité au niveau de la faisabilité mais pas de la mise en œuvre.

Si le projet est envisageable aux yeux du bureau de contrôle, celui-ci va déléguer une personne qui viendra visiter le chantier.

Si vous êtes propriétaire indépendant. Dans le cas, par exemple, d’un garage que vous voulez transformer en pièce à vivre, vous souhaitez créer une ouverture pour accéder directement de votre salon à votre garage. Vous devez aller à la mairie de votre domicile et faire une demande de permis de construire en notifiant que l’affectation du garage change et devient pièce à vivre ce qui augmente la SHON (Surface Habitable Hors Œuvre Nette) et par conséquent votre taxe d’habitation. D’autre part, la mairie vous informera sur les contraintes et obligations liées au PLU (Plan Local d’Urbanisme) et à votre commune.

Si cette ouverture est pratiquée dans un mur de façade (lien vers 2e article), il vous faut également faire une demande de permis de construire.

Une bonne assurance. Avant d’accepter un devis, demandez au professionnel qui va assurer la mise en œuvre de vous donner une copie de son contrat d’assurance dans lequel seront couverts les risques encourus dès lors qu’il va toucher aux éléments porteurs. Attention, si votre maison a été construite depuis moins de dix ans, la garantie décennale en cours peut être caduque du fait de ces travaux.

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La pose d’un IPN ou poteau en acier

Alexis Armanet

Pas question de pratiquer une ouverture sans étayer. Si vous souhaitez pratiquer une ouverture dans le mur porteur qui sépare le salon de la salle à manger et créer une pièce unique, vous ne pouvez supprimer le mur en totalité, il vous faut en conserver une partie à gauche et à droite et du sol au plafond afin d’assurer la descente de charges. Le maçon va procéder par étapes.

Tout d’abord, après avoir sondé la qualité des matériaux du mur, il pratique une ouverture peu large au centre du mur et il pose un premier étai. Puis il va agrandir l’ouverture et placer d’autres étais à gauche et à droite du premier. Il va creuser ensuite le sol de la pièce (quand il s’agit d’un rez-de-chaussée sans sous-sol) sur une profondeur importante et ensuite y couler du béton. Dans un deuxième temps, il placera le poteau IPN dans le trou et le calera sous le plafond. Le temps de séchage du béton est de 28 jours. Après ce délai, il pourra continuer à dégager l’ouverture souhaitée.

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Une ouverture en arc de cercle

Nicolas Mathéus

Appréciée pour ses qualités esthétiques, l’ouverture en arc de cercle apporte également une solution technique de soutien, à condition d’avoir été bien pensée. Le calcul de sa forme est très délicat et il est impératif de s’adresser à un bureau d’études structure. En effet, l’arc de cercle présente un gros inconvénient. Rien ne laisse présager qu’il va se rompre. Il se brise en une seule fois ! Un argument « massue » pour inciter à prendre ses précautions.

La percée du mur se fait progressivement en étayant au fur et à mesure de l’ouverture tout en réalisant la courbe souhaitée. A déconseiller aux bricoleurs amateurs.

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