Sur la piazza Vottorio Veneto, il y a 15 ans, ce couple italien vivait dans un loft minimaliste enduit de résine blanche. Avant-gardistes, ils ont choisi de déménager quand leur petite fille a grandi, et qu'il s'est avéré plus compliqué de vivre à trois sans cloisons.

En changeant radicalement de décor, la famille s'est alors installée dans cet appartement classique de 230 m2 du centre de Turin, d'un immeuble 1940 à la terrasse privée de 70 m2. Marco Lobina, propriétaire d'une entreprise de décoration en résine, confie aux architectes de l'agence UdA la mission de moderniser cet appartement tapissé de papiers peints vieillots, tout en conservant son classicisme.

C'est l'architecte Andrea Marcante qui a décidé de conserver l'idée du papier peint, en le détournant de façon plus contemporaine. Il se découpe sur les murs, envahit le plafond, et se répand avec géométrie pour un effet graphique particulier.

Ainsi, il a volontairement posé des cloisons blanches aux murs, comme dans ce salon, qui atténuent l'effet chargé du papier peint rouge, et permet d'incorporer tout en élégance l'écran plasma.

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Un salon chaleureux dans une palette rousse

Mai-Linh

Le fauteuil en bois blond Sledge, de l'agence turque Autoban, trône au centre du salon, entouré de pièces italiennes comme le canapé "Marenco" de Mario Marenco (Arflex), la lamp "Coupée" de Joe Colombo (Oluce), et la sellette à tiroirs de Gio Ponti chinée chez un marchand. Avec l'écran plat et ses enceintes directement encastrés dans la cloison, l'espace hi fi suit son objectif de discrétion avec un meuble télé sur mesure en aluminium pour masquer CD et DVD. Un meuble japonais clos la touche graphique, designé par Isamu Noguchi (Vitra), une table d'appoint sagement placée près de la porte.

Au sol, c'est un parquet en teck qui réchauffe l'ambiance, récupéré sur un bateau puis recouvert d'une résine transparente (Rezina, www.rezina.it), qui le laque à la perfection.

Enfin, la star de la pièce, ce papier peint rouge et blanc à motifs fleuris est signé Farrow & Ball.

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Un couloir central élégant

Mai-Linh

En réaménageant l'appartement, l'architecte a voulu poser le papier peint de façon à le remodeler, le dynamiser sans avoir à toucher aux murs. Pour cela, il a même pensé à en tapisser les plafonds, ou contourner les fenêtres et les meubles.

Dans le long couloir typiquement bourgeois, qui distribue toutes les pièces, le classicisme épouse la modernité quand le papier peint à motifs est associé au sol en résine laquée.

En contradiction avec le décor, la lampe -un peu bobo- "Armlite" à roulettes des Tsé & Tsé (Galerie Sentou) et le tabouret "Gnomes" de Philippe Starck (Kartell) amusent l'ambiance moins fantaisiste du couloir. Le sol est en résine cirée gris-noir (Rezina), et le papier peint toujours signé Farrow & Ball.

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Une banquette dans un coin intime

Mai-Linh

Toujours dans l'espace au papier peint classique, avec ses bandes rayées jaunes et vertes, et au sol en résine cirée, une banquette rococo créée un coin intime et douillet, très poétique.

Avec son dossier capitonné, elle joue la carte de l'élégance, réinventée cependant puisqu'elle a été trouvée au marché aux puces avant d'être retapissée de lin gris (Elitis).

Un tapis noir tout en douceur vient contraster l'effet laqué du sol. À droite, lampadaire "Toio" d'Achille et Pier Giacomo Castiglioni (Flos).

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Une salle à manger épurée, pleine de fraîcheur

Mai-Linh

Dans une palette de tons raffinés de blanc, écru, tilleul, et gris clair, l'espace salle à manger se revêt d'un papier peint discret aux motifs de lierre (Farrow & Ball), avant de s'ouvrir sur la terrasse de 70 m2.

La table est en bois peint, par Piet Hein Eek (www.pietheineek.nl) et encadrée par six chaises "DSW" de Charles & Ray Eames (Vitra), donc les styles se conjuguent à merveille.

Au plafond, on se laisse surprendre par la création de Tom Dixon (Foscarini) la suspension "Lightweight" qui ressemble à une toile d'araignée version design.

Sous la fenêtre, de jolis coussins en tissu (Avigdor) s'entassent patiemment à même le sol, avant d'être récupérés de temps en temps pour habiller les banquettes de la terrasse.

Vidéo du jour
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Un bureau moderne empreint de sérénité

Mai-Linh

Toujours avec un papier peint rouge Farrow & Ball qui se partage les murs avec la double cloison graphique, cette pièce a conservé sa base classique, subtilement modernisée par des meubles plus contemporains.

Table et chaises sont signées Kristian Vedel (1963), de la galerie Cristiani à Turin. À gauche, on distingue un meuble de rangement "ESU" de Charles & Ray Eames (Vitra). Le lampadaire, de l'Atelier R. Bernier (www.atelier-rbernier.fr) ajoute une touche classique, avec son abat-jour façon toile de Jouy.

Idéale pour travailler, la fenêtre du bureau offre une vue sur un arbre luxuriant où les feuilles inondent le paysage de calme, comme un coin de nature dans la maison.

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La chambre, illusion graphique

Mai-Linh

La cloison blanche qui donne du relief commence au-dessus du lit, comme une tête de lit, pour nuancer la richesse du papier peint rouge (Farrow & Ball) avec une touche de blanc immaculé.

À côté, une lampe à poser "Fold" d'Alexander Taylor (Established & Sons) est directement installée sur le tabouret "Charles Ghost" de Philippe Starck (Kartell).

Fixée au mur recouvert de papier peint, une étagère confirme le graphisme de la pièce avec des niches aux effets visuels originaux, "Insert Coin" de Nils Holger, Moormann (www.moormann.de).

Sur le lit, les draps et coussins très sobres (Society) rappellent la lampe d'appoint et le tabouret aux tons sombres.

Le décalage est accentué, entre le parquet de la chambre et la résine du couloir.

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