"Je suis né à Venise”, rappelle-t-il. Et c’est tout naturellement à Murano, où son grand-père exerça comme maître verrier, que Luca Nichetto a fait ses débuts. En témoigne, posé sur une étagère de son studio, le vase “Millebolle”, conçu en 1999 pour Salviati. Un best-seller, toujours produit. Luca Nichetto a installé ses bureaux dans une banlieue sans charme, à moins d’une demi-heure du Grand Canal et de ses gondoles. Dans cet environnement industriel, le regard n’est pas distrait par le folklore de la lagune, il se concentre plutôt sur ses créations. Suspendue au-dessus de la table de réunion, la lampe “O-Space”, dessinée pour Foscarini en 2003, “celle qui l’a fait connaître”.
Le savoir-faire italien
Dans un coin, la chaise “Robo”, commercialisée depuis 2010 par la marque suédoise Offecct, et dont Luca Nichetto fit réaliser le prototype en Italie où “le savoir- faire et la culture en matière de design sont uniques au monde”. Son antenne, ouverte à Stockholm en 2006? “Ma femme, rencontrée à Venise en 2003, est suédoise”, sourit-il en guise d’explication. En 2013, Luca Nichetto présentait plus de vingt projets sur le Salon du meuble de Milan, dont une collaboration amicale avec Oki Sato, le fondateur de la marque japonaise Nendo. Il y a deux ans, c’est une jeune marque chinoise, Zao Zuo, qui l’a contacté: voulait-il venir s’installer à Pékin? “Il n’en était pas question”, assure le designer. Mais il a accepté de devenir son directeur de création, à distance. Mettre un pied en Chine, d’accord, mais sans quitter Venise, où il a ses habitudes, qu’il nous confie et qu’on aura plaisir à découvrir avant que la Biennale d’architecture ne s’achève (le 27 novembre).
>> Réalisation et texte : Anne-Cécile Sanchez Photos : Roberto Frankenberg pour Marie Claire Maison n°488